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jeudi, 15 octobre 2009

365. Carnet de voyage à Istanbul -17-

Avant de poursuivre le récit de mon séjour à Istanbul, je vous propose deux diaporamas résumant la matinée du lundi 28 septembre.

cartecornedor.jpg

La première est la remontée en bateau de la Corne-d'or, depuis l'embarcadère d'Eminönü jusqu'à Eyup.

La seconde, que j'ai intitulée "Dans les pas de Pierre Loti", est la montée jusqu'au café Pierre Loti. Et là, j'ai découvert que j'avais complètement omis de prendre des photos de l'intérieur du café ! Le malheur est réparé puisque j'ai trouvé une vidéo de l'endroit c'est ICI.

J'avais bien fait d'y aller tôt le matin car il y avait nettement moins de monde que sur le film. Mais vous verrez !

mercredi, 14 octobre 2009

364. Le petit chat Mahmoud

Avertissement : cette note risque sans doute d’émouvoir plus que de raison les personnes sensibles. Aussi je vous donne le conseil de prendre un Kleenex ou bien de passer votre chemin.

Ceci étant noté, j’en viens au sujet présent. Hier soir, avant de m’endormir j’ai lu un passage des récits de voyage de Pierre Loti, un pavé de 1664 pages, qui regroupe une petite partie des textes de son journal intime en rapport avec ses nombreux voyages de par le monde. Ainsi, en ce moment, vous ne serez pas étonnés si je m’intéresse plutôt à tous les récits ayant un rapport avec la Turquie.

D’un autre côté, je me suis aperçue avec tristesse que bien peu de gens connaissent Loti ! Et pourtant ce fut un écrivain célèbre dans son temps. Il fut même le plus jeune membre de l’Académie Française, battant Zola qui briguait la place…

J’ai rarement ressenti autant de plaisir à lire qu’en ouvrant un livre de Pierre Loti, que ce soit un de ses romans ou bien encore son journal intime –qui commence à être publié depuis peu-.

Quand j’aime, j’ai envie de faire partager. C’est la raison pour laquelle je viens de créer une nouvelle catégorie, « Pierre Loti », dans laquelle je vous présenterai quelques passages qui m’ont particulièrement bouleversée. Et justement, aujourd’hui c’est le cas. Le passage suivant est tiré du livre « Suprêmes visions d’Orient (Constantinople et la Thrace, 1910-1913) ».

Si vous prenez le temps de lire cet extrait, vous constaterez que les mots qui sont employés sont simples, accessibles à tous. Pas besoin d’avoir le dictionnaire sous le coude. Et cependant… Quelle force dans le style. Je peux vous avouer que j’avais les larmes aux yeux après la lecture. J’ai aussitôt entrevu la photo suivante qui cadrait presque parfaitement avec la description du chat faite par Loti. 

Le passage n’a pas de titre. Je l’ai appelé Le  petit chat Mahmoud.

Vous comprendrez pourquoi :


podcast

 

Jeudi 11 septembre 1913.

 

Stamboul. — Longue agonie et mort de notre petit chat Mahmoud. Il avait passé avec nous les cinq ou six jours heureux de son existence, ce pauvre petit martyr.

C’était sur la place de Mahmoud-Pacha que nous l’avions trouvé, assis sur son derrière, dans une pose de résignation suprême, tout contre un mur, dans un coin d’ombre. Il ne disait rien, ne demandait rien, ne bougeait pas. Étonnamment petit, un diminutif de chat, un tout petit corps tout ratatiné par la misère et par la faim, mais un amour de petite figure, la plus jolie, la plus intelligente figure de chaton que j’aie jamais vue.

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Il était angora, d’un gris foncé presque noir, avec un peu de gris clair sous le menton ; âgé de trois ou quatre mois peut-être, mais beaucoup trop petit pour son âge, la croissance retardée par la misère. La figure du petit chat était si adorable que nous nous étions rapprochés ; alors il nous avait parlé en nous regardant droit dans les yeux : « Oui, je suis bien malheureux, vous voyez, je suis un pauvre petit rien, bien abandonné.»

Après nous être assurés qu’il n’appartenait à personne, nous l’avions emporté dans notre voiture. Chez nous, tout de suite il comprit la protection, sentit la sécurité, éprouva de l’affection reconnaissante. Nous l’avions baptisé Mahmoud, parce qu’il venait de Mahmoud-Pacha, et ce nom, qui fait penser aux gros mammouths, semblait drôle, donné à une petite bête aussi chétive.

Mahmoud ne voulait plus nous perdre de vue, mon fils ou moi, acceptant tout au plus la compagnie des domestiques. Il nous suivait partout en courant sur ses petites pattes trop maigres, qui le supportaient à peine. Le bon lait, les meilleures pâtées ne lui disaient pas grand-chose ; sans doute il était trop tard, il avait trop souffert, ses intestins étaient atrophiés.

Le lendemain de son arrivée, il ne se trouvait bien que sur l’épaule de l’un de nous. Obstinément, il grimpait le long des pantalons, de la veste et s’installait là-haut, sa tête appuyée contre notre joue ; blotti comme cela, il était heureux et faisait son ronron. Où avait-il pu apprendre l’affection et la tendresse, ce petit abandonné, dont les premières pensées ne dataient que de trois mois à peine ?

Par moments, le petit malade se sentait la force de jouer un peu avec un bouchon au bout d’une ficelle ; cependant il ne se rétablissait pas, ses petits os semblaient près de percer sa peau. Un vétérinaire, appelé, ordonna de petits remèdes, dit qu’il faudrait surtout une chatte nourrice. Mon domestique Djemil découvrit la chatte cherchée dans la maison d’une vieille femme voisine. Cette vieille voisine consentit à sevrer ses petits chats et à nous envoyer leur mère, deux fois par jour, moyennant trois sous par visite — en tout six sous de lait de chat, à l’abonnement.

Le grand colosse Djemil allait chercher, dans un panier, la mère chatte, et pendant tout le temps que le petit tétait, il la tenait par les quatre pattes, car cette opération la mettait toujours dans une colère à peine contenue. Après on servait à la nourrice une pâtée, qu’elle mangeait gloutonnement, puis elle se sauvait comme si le diable l’emportait.

Mais la chatte nourrice avait beau venir matin et soir, le pauvre petit Mahmoud ne grossissait pas. Sa tendresse et son besoin de protection augmentaient de jour en jour. Il pleurait dès qu’on le laissait seul et il ne voulait plus quitter son poste, sur mon épaule, la tête contre ma joue ; là, il oubliait son mal et tout …

Maintenant son poil était tout dépeigné, tout englué par les drogues que l’on essayait de lui faire prendre, il en arrivait à être une pauvre petite chose repoussante. Mais sa tête, trop grosse pour son corps de malade, était toujours aussi jolie et il avait ses mêmes yeux qui imploraient et remerciaient. Il était perdu et il avait l’air de le savoir ; il nous regardait bien en face, avec une expression intense de tristesse et de prière.

Et ce matin, il n’eut plus la force de se lever ; mais tout de même, quand on s’approchait, il dressait encore la tête, pour remercier du regard, et faisait son petit ronron affaibli. Ce soir, il s’allongea dans la pose des chats qui vont mourir. Nous nous sommes relayés, mon fils et moi, pour lui tenir compagnie ; il avait très bien conscience de notre présence et le petit ronron, que l’on n’entendait plus maintenant qu’en s’approchant tout près, nous remerciait encore.

Mon fils l’a gardé sur les genoux jusqu’à une heure du matin, jusqu’au moment où, après deux ou trois crispations d’agonie, il ne fut plus qu’une petite chose froide et inerte, dégoûtante à toucher, un rien pitoyable. Sa petite pensée, sa petite connaissance, sa petite tendresse, qui dira où tout cela était parti ? …

Vendredi 12 septembre 1913.

Le matin, au beau soleil, nous avons fait un trou dans le jardin de notre maisonnette, sous une treille, pour enfouir le petit chat Mahmoud. Cinq ou six enfants du voisinage étaient venus pour assister gravement à cette inhumation.»  

363. Carnet de voyage à Istanbul -16-

Lundi 28 septembre, première partie.


podcast
 

Ce matin j’ai prévu d'aller à Eyüp, ce faubourg d’Istanbul situé au fond de la Corne d’Or, là où l’écrivain Pierre Loti aimait à se rendre pendant ses séjours dans la ville. Comme je vous l’ai dit précédemment, je me suis renseignée pour savoir où prendre le bateau qui mène à Eyüp ; c’est en effet le moyen le plus rapide pour se rendre à cet endroit.

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Les départs ont lieu toutes les heures et le trajet dure environ une demi-heure.  Le bateau s’arrête sur les deux rives six ou sept fois avant d’atteindre le terminus.

Pour cette visite, je laisse ma place de guide à Pierre Loti lui-même. En effet, qui, mieux que lui, peut décrire cet endroit si surprenant ? Hum ? Je vous le demande…

 

«Mardi 13 mai 1890.— Je prends le récit de cette deuxième journée à cinq heures seulement — pour l’arrêter avant la nuit.

À cinq heures donc, en caïque, tournant le dos toujours aux quartiers neufs, je remonte vers le fond de la Corne-d’Or, me rendant au faubourg d’Eyoub. (Pour qui ne connait pas Constantinople, les caïques sont ces espèces de périssoires longues et minces, arquées en croissant de lune, où l’on navigue couché — et que l’on trouve sur tous les quais par centaines, comme à Venise les gondoles.)

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Aujourd’hui il en subsiste un nombre infime, richement décorées et destinées à promener les riches touristes sur la Corne-d’Or.

Cette Corne-d’Or devient plus paisible à mesure que l’on s’éloigne de l’entrée, encombrée de paquebots, et la partie de Stamboul que je longe à présent est de plus en plus antique, délabrée, morte :ce sont les très vieux quartiers, d’où la vie s’est retirée peu à peu, pour se porter ailleurs sur l’autre rive. Jamais, du reste, je ne leur avais tant trouvé cet air de ruines envahies par les arbres ; leurs toits noirâtres disparaissent presque sous la fraîche verdure de mai. Et Eyoub est au bout, touchant aux rideaux de cyprès noirs, aux grands bois funéraires.

Un vent très vif et presque froid se lève, comme chaque soir à l’heure où baisse le soleil ; sur toute la surface de l’eau remuée, de petites lames se forment.

Eyoub, le saint faubourg, est toujours le lieu rare du suprême recueillement, de la suprême prière. À l’entrée de l’avenue exquise qui longe les saints tombeaux, je mets pied à terre sur des dalles verdies par les siècles : l’avenue, devant moi, s’enfonce en profondeur, toute blanche à travers l’espèce de bois sacré plein de sépultures, blanche de ce même blanc verdâtre que prennent à l’ombre les marbres très vieux ; elle s’en va finir là-bas à l’impénétrable mosquée, dont on aperçoit confusément le dôme, sous un bouquet de platanes et de cyprès immenses. Elle est bordée, de droite et de gauche, par des kiosques, en marbre blanc ajouré, remplis de catafalques et de morts, ou par des murs percés d’arceaux en ogives à travers lesquels on aperçoit les cimetières : étranges tombes aux dorures fanées, apparaissant dans la nuit verte de dessous bois, mêlées à des fouillis d’herbes, de rosiers sauvages, de ronces…

Les passants sont toujours très rares dans cette avenue des morts : quelques derviches qui reviennent de prier, ou quelques mendiants qui vont s’accroupir là-bas aux portes de la mosquée.» Extrait de «Constantinople fin de siècle».

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Ce que j’avais donc pris de loin pour des rochers, n’étaient en fait que des tombes de marbre à perte de vue ! Des stèles par milliers qui s’entassent les unes contre les autres comme si elles semblaient vouloir se réconforter entre elles. C’est un lieu qui reste assez surréaliste malgré la disparition d'une bonne partie de ce cimetière, qui a laissé la place à de hideuses batisses modernes. Progrès oblige ! 

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Plus on grimpe et plus la vue sur la Corne-d’Or devient grandiose. Quelque part dans le cimetière se trouve la tombe de la belle Circassienne qui lui avait inspiré son premier roman, « Aziyadé ». En 1905 Pierre Loti fit enlever la stèle originale de la tombe pour la remplacer par une réplique fidèle. En 1981 la stèle disparut, il ne subsiste plus que la dalle. La vraie stèle, quant à elle,  se trouve dans la maison natale de Loti à Rochefort

L’avenue débouche bientôt sur le haut de la colline. Un peu plus loin sur la droite un panneau indique Le café de Pierre Loti.

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C’est très émue (oui, je suis très émotive parfois) que je découvre alors la petite terrasse d’où la vue sur la Corne- d’Or est sans doute la plus belle qui soit. Je m’attarde un long moment, assise devant un café, à observer le spectacle qui m’est offert. Quelle vue avait Loti quand il venait dans cet endroit ? J’ai retrouvé une image de l’époque :cimetiere.jpg

 

Avant de quitter les lieux je fais un tour à la boutique de souvenirs. Il n’y a personne et j’ai ainsi tout le loisir de farfouiller dans les livres. Finalement mon choix se porte pour quatre ouvrages :

Il me manque cependant deux ouvrages, « Fantôme d’Orient » et «Suprêmes visions d'Orient».

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téléph.jpgPour redescendre la colline, j’emprunte le téléphérique et dix minutes plus tard me revoici sur les rives de la Corne d’Or. Je retraverse le large pont peint en bleu et interdit à la circulation et je m’en vais attendre le bateau de 11h20…

Ah, j'oubliais : les stèles des femmes sont ornées de motifs floraux tandis que celles des hommes sont coiffées d'un turban ou d'un caftan.

 

mardi, 13 octobre 2009

362. Dallas, ton univers impitoyable !

La vidéo est mise uniquement pour le son ! Vous n'êtes en aucun cas obligés de la regarder. Mais la musique va bien avec le sujet évoqué.

Tollé général cet après-midi sur les bancs de l'Assemblée Nationale lorsque la candidature de Jean Sarkozy à la tête de l'Établissement public d'aménagement du quartier d'affaires de la Défense à Paris (l'EPAD) a été évoquée !

Les socialistes montent aux créneaux tandis que les membres de l'UMP défendent tant bien que mal leur poulain.

« Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années » rétorque Patrick Devédjian.

Moi je veux bien, mais au fait, quel est donc le parcours de ce jeune dandy ? Né en 1986, il intègre une classe préparatoire (hypokhâgne) au lycée Henri IV à Paris en 2004. Jusque là, rien de bien exceptionnel. De 2004 à 2006, je n'ai trouvé aucun renseignement. Sans doute a t-il pris une année sabbatique.

Il envisage un temps de faire du théâtre et doit même jouer dans une pièce aux côtés de la fille de Bernard Tapie, "Oscar", sous la direction de Philippe Hersen. Pour des raisons que j'ignore, cela ne se fait pas.

Il s'oriente alors vers la politique. En 2006 il s'inscrit à la faculté de droit de l'Université de Paris 1.  En 2008 il épouse la fille du PDG des magasins FARCI, vous savez, celui qui vend de l'électro-ménager et dont on doit se farcir la publicité tous les jours sur France 2 au moment de la météo !

Actuellement le jeune Sarkozy  est en 2e année de droit ...Pas très en avance, le petit !

C'est tout son bagage ?  OUI. Mais après tout, quelle importance ? On sait très bien que le travail est fait par les sbires qui gravitent autour de lui. On peut quand même se poser la question suivante :

Est-ce que les autres membres du Conseil Général des Hauts-de-Seine étaient à ce point nuls pour que l'on choisisse un jeune homme sans aucune expérience ?

Comme j'étais en train de farfouiller sur Google, j'ai découvert autre chose sur la famille du président. Mais sans doute le savez-vous déjà ?

Le frère aîné de Jean Sarkozy, Pierre, 24 ans,  est plus connu dans le milieu "artistique". Sous le pseudo de Mosey, il est producteur de certains chanteurs de rap et de hip hop. Sa maisond de production s'appelle "Da cream Chantilly" (?). Parmi les chanteurs on retrouve Doc-Gyneco.  Naturellement comme tous les jeunes, il a son site sur Myspace. C'est ICI.

Rajout de dernière minute : je viens de voir Jean Sarkozy sur France 3 et c'est avec beaucoup de suprise que j'ai vu apparaître le nouveau Sarkozy, relooké  pour sa future fonction : disparues les mèches blondes qui volaient au vent. Ses cheveux sont maintenant teints en châtain foncé, coupés courts, il porte une paire de grosses lunettes cerclées ... Pour faire plus sérieux ?

 Allons, on nous prend pour des billes ou quoi ? Oh, et puis après tout, je m'en fous. Je pense simplement à tous ces jeunes qui rament à faire de longues études pour, au bout, aller pointer au chomage. Cette promotion du jeune Sarkozy -qui sans doute est fort sympathique-  est tout de même difficile à avaler.

361. Carnet de voyage à Istanbul -15-

Dimanche 27 septembre, suite et fin.


podcast

 Après la petite pause récupératrice passée à l’hôtel, je suis de nouveau en forme pour repartir à l’aventure. Le fait de voyager seule n’a pas que des inconvénients. D’ailleurs je n’en vois guère si ce n’est le fait de ne pas pouvoir échanger mes impressions avec quelqu’un. C’est pourquoi je note sur mon calepin toutes les choses dont j’ai envie de me rappeler une fois de retour en France. Et puis, je gère mon temps à ma guise : je m’arrête où et quand je veux, je passe parfois des minutes l’œil rivé sur le viseur pour photographier un chat, une fleur ou encore le soleil couchant. Et enfin, je ne supporterais plus de partager ma chambre avec quelqu’un d’autre. Quand on voit ce que ça en coûte parfois ! mer11.jpg

Il est donc environ 15h et, après avoir consulté la carte, je décide d’aller sur les bords de la mer de Marmara à la recherche d’un marché aux poissons entrevu lors de la balade en bus découvert. La mer est à cinq minutes de l’hôtel. Quand j’arrive sur l'avenue longeant la mer, j’ai deux solutions : soit partir sur la droite, soit sur la gauche. Entre les deux mon cœur balance et finalement je pars du côté droit. Erreur fatale puisque le marché se situait à gauche, mais je ne m’en apercevrai qu’au bout de plusieurs kilomètres à pieds ! Après tout, cela n’a guère d’importance. La promenade est agréable. La côte est aménagée avec des espaces verts où beaucoup de Turcs sont venus en famille pour passer une journée de détente. Ils ont apporté avec eux le pique-nique et ça sent bon les grillades. Il n’y a pas de plage, la côte est bordée de rochers. Quelques couples d’amoureux cachés dans les rochers en profitent pour s’enlacer. Ils sont très pudiques les Turcs !

Une longue jetée mène jusqu’aux bateaux de pêche. C’est le repère d’une quantité phénoménale de chats qui trouvent ici nourriture et abri.

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Un peu plus loin, j’aperçois toute une file d’oies blanches sortant de nulle part et allant d’un pas décidé picorer l’herbe au bord de la grande route. Moi aussi je commence à avoir un p’tit creux mais les marchands ambulants ne proposent que des confiseries ou des boissons. J’aurais bien mangé une grillade !

Ah mais voici un café avec une belle terrasse ombragée. Les gens boivent du thé tout en jouant à des jeux de société. Tout cela est particulièrement agréable. Je m’y arrête pour prendre un café.

Après cette pause, je reprends ma route le long du bord de mer.

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Le soleil baisse à l’horizon et au loin on aperçoit les bateaux qui attendent l’autorisation de pouvoir s’engager dans le Bosphore. Me voici bientôt arrivée aux anciens remparts de la ville. Il serait peut-être temps de faire demi-tour. Mais j’aperçois, un peu plus loin, une passerelle qui enjambe la chaussée. Il faut savoir qu’il est quasiment impossible de traverser cette route (où la circulation est intense) sans prendre d’énormes risques.

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J’emprunte donc cette passerelle et je me retrouve alors dans un quartier fait de petites maisons et où règne une vive animation. Il y a là des marchands de poissons, de beaux étals de fruits et légumes, des cafés aux terrasses remplies de gens qui bavardent et aucun touriste en vue ! J’hésite à faire des photos quand soudain j’entends derrière moi :

- Mais que cherchez-vous par ici ? La voix est particulièrement forte et le ton semble vindicatif. Je me retourne, interloquée aussi d’entendre parler français.

- Euh, rien de particulier, je me balade !

L’homme qui se tient devant moi doit avoir mon âge. Il tient un cabas à la main et me regarde d’un air curieux et amusé. Il m’explique alors que je me trouve dans l’ancien  quartier grec et arménien. Puis il me souhaite de passer un agréable séjour à Istanbul et il repart aussitôt.

Comment a-t-il su que j’étais française ? Aucune idée.

Autant vous dire que je suis complètement perdue dans cette partie de la ville qui ne figure même pas sur mon plan. Bof, tous les chemins mènent à Rome et avisant un arrêt de bus, je décide de prendre le premier qui se présente. Et c’est ainsi que, vingt minutes plus tard, je me retrouve à Aksaray, non loin de mon hôtel. Et comme il est environ 19h et que j’ai très faim, je m’arrête dîner dans mon restaurant attitré.

Hum, ça sent bien bon !

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À suivre