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vendredi, 19 février 2010

65. Sur les bancs de l'école -9-

Claude Nougaro, Quand le jazz est là
podcast

 L’année 1962 est surtout marquée par le retour massif des Pieds-noirs sur le sol français. La plupart d’entre eux n’étaient jamais venus en France et n’avaient aucune famille en métropole. Il ne leur fallut pas  bien longtemps pour comprendre qu’ils étaient loin d’être les bienvenus !

Propos de Gaston Deferre, maire socialiste de Marseille, en juillet 1962 :

Marseille a 150 000 habitants de trop, que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs. 

On vit même des dockers affiliés à la CGT brandir des pancartes sur lesquelles il était inscrit : « Les Pieds-Noirs à la mer ». Nombre de containers appartenant aux familles de rapatriés échouèrent comme un fait du hasard dans le port. Je vous laisse méditer ces propos !

Revenons maintenant à quelques évènements qui marquèrent cette année :

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 29 janvier : présentation de la première collection du couturier Yves Saint-Laurent (tiens, encore un Pied-Noir !).

8 février : manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie à Paris. Le rassemblement avait été interdit par la préfecture de     Paris. Pourtant environ 60 000 personnes se réunirent pour défiler. À la station de métro Charonne, subitement, les forces de police intervinrent et la répression fut sanglante.

20 février : premier Américain dans l’espace, il s’agit de John Glenn.

18 mars : signature des accords d’Évian reconnaissant l’indépendance de l’Algérie.

3  juillet : proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie.

9 juillet : révolution au sein de l’église, désormais les prêtres ont le droit de s’habiller en civil, le port de la soutane ne restant obligatoire que lors de l’office religieux. De nos jours, disparue, la soutane ? Pas si sûr …

Chinon, août 2009

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5 août : mort de l’actrice américaine Marylin Monroe.

9 août : mort de l’écrivain allemand Herman Hesse.

 

En août 1962, nous partons pour la première fois en vacances. Direction Paris ! Je découvre la tour Eiffel, le zoo de Vincennes. Puis nous tentons de retrouver l’endroit où ma grand-mère a passé toute sa jeunesse. C’était dans une belle propriété à Chatou où son père était régisseur. Hélas pour elle, en quarante ans les lieux avaient complètement changé et elle ne reconnut rien !

 

22 août : attentat du Petit-Clamart contre de Gaulle.

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En septembre, j’entre en 4èmeA. En 2ème langue je choisis ou plutôt devrais-je dire mon père décide que j’apprendrai le russe. Nous n’étions que 6 élèves dans le cours de madame Lossky, la femme du conservateur du musée des Beaux Arts de Tours. Parmi ces élèves il y avait la fameuse P.citée dans la note n° 61, puis aussi ma copine Odette. Elle est la troisième à partir de la gauche sur la photo (rangée du bas). C’est une des rares élèves du lycée que j’ai retrouvée plus tard, tout à fait par hasard d’ailleurs. Elle, si petite et si menue,  avait épousé un grand gaillard de 2m08, basketteur américain, Slem Dewitt-Menyard, bien connu des Tourangeaux car il avait joué à l’ASPO.

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Dans les années quatre-vingts, il avait ouvert un bar dans le vieux Tours, le Slem’s bar. En faisant quelques recherches sur le web, j’ai appris qu’il était décédé le 23 mai 2009 à Angers à l’âge de 64 ans.

29 septembre : Ben Bella devient le premier dirigeant de l’Algérie.

28 octobre : lors d’un référendum, les Français optent à une large majorité pour l’élection du Président de la République au suffrage universel.

22 novembre : mort du président René Coty.

 

Au cinéma, on pouvait voir cette année-là :

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Si je vous dis : Mon pantalon est décousu et si ça continue on verra l'trou d'mon ..pantalon est décousu...

 

À suivre

06:55 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : souvenirs, enfance, école

jeudi, 18 février 2010

64. Le 5 juillet 1962


podcast

Le soleil écrase de sa chaleur la longue avenue qui conduit jusqu’à la gare maritime. Cependant monsieur L. n’a guère le temps d’y songer. Ses préoccupations du moment sont tout autres. Tenant fermement sa valise d’une main, il accélère le pas. Derrière lui il entend les crépitements des mitraillettes dont le bruit se rapproche dangereusement.  Il a peur, monsieur L., peur de ne pas arriver à temps pour être à l’abri. A l’abri de quoi et de qui au juste ?

Nous sommes à Oran le 5 juillet 1962. Depuis 3 jours, l’Algérie est officiellement indépendante. Les scènes de liesse ont fait place maintenant aux règlements de compte. Il faut du sang, encore et toujours, comme si ces quatre années n’en avaient pas vu assez couler dans chaque camp. Alors, ce 5 juillet 1962, dans les rues d’Oran s’organise la chasse aux Européens. Des hordes d’exaltés que personne ne peut (ou ne veut) contrôler abattent tous ces abominables colons, ces profiteurs, ainsi que certains mouvements politiques français aimaient à les représenter. Les colons, les profiteurs, il y en eut, certes, mais pas dans la proportion indiquée et ceux-là n’avaient pas attendu 1962 pour quitter l’Algérie.

Profiteur, monsieur L. ? Il ne s’est jamais posé la question en ces termes. Il se souvient de son arrivée en Algérie, juste avant la deuxième guerre mondiale. Il venait de se marier avec une jeune infirmière et tous deux avaient choisi de s’installer à Mostaganem, dans l’Oranais. Elle soigna les plus démunis jusqu’au jour où, atteinte d’une grave maladie, elle dut être renvoyée en France où, malheureusement elle décéda peu de temps après son retour, en novembre 1945.

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Monsieur L., quant à lui, était surveillant général  au lycée Laperrine à Sidi-bel-Abbès.(n°17 sur la photo).En 1955, il s’était remarié avec une veuve dont le mari s’était fait tuer en Indochine. Elle avait deux filles.

« Encore une chance qu’elles aient pu partir avant ! » se dit-il en s’épongeant le front et en constatant avec effroi que les bruits se rapprochaient dangereusement.

Sa femme et les deux fillettes avaient réussi à prendre un avion peu de temps auparavant. L’avion avait été pris sous le feu des balles mais, par chance, il avait tout de même réussi à décoller. De les savoir en sécurité lui redonna de la force pour continuer son chemin.

Soudain, une vieille camionnette qui venait de le doubler, s’arrêta et il entendit une voix crier :

« Montez vite, monsieur L. ! Vite, vite, ils arrivent ! »

Monsieur L. reconnut alors un boulanger de Sidi-bel-Abbès de ses connaissances.  La voiture redémarra aussitôt et fonça jusqu’à la gare, ceinte par l’armée française qui avait reçu des ordres de ne pas intervenir –ou plutôt disons qu’elle n’avait reçu aucun ordre précis, donc elle ne bougea pas !-.

Juin 1967 : monsieur L. est surveillant général au lycée Montaigne de Bordeaux. Ce matin-là il a rendez-vous avec le père d’un élève dont l’absence injustifiée depuis plusieurs jours inquiète l’administration du lycée.

Le père de l’élève en question n’est autre que notre boulanger de Sidi-bel-Abbès. Son fils Alain, sur un coup de tête, est parti se battre au côté de l’armée israélienne durant la guerre des six jours.

—  C’est ennuyeux car votre fils Alain va rater les épreuves du bac !

— Que voulez-vous, il faut bien que jeunesse se passe ! répond avec philosophie l’ancien  boulanger.

Monsieur L .me raconta cette anecdote de sa vie un jour que nous étions allés lui rendre visite à Bordeaux, en 1993, peu avant sa mort. C’était mon beau-père. Quant au boulanger, il s’appelait Afflelou. Son fils, Alain, c’est celui dont on dit à la télé : « Il est fou Afflelou ! »

mercredi, 17 février 2010

63. Sur les bancs de l'école -8-

Edith Piaf, Padam, padam ...
podcast

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Année 1961 : après le décès de mon grand-père, mon père reprit la gestion du commerce.  En septembre, j’entrai en 5ème. Je prenais le trolleybus pour me rendre au lycée. Au cours de l’année mon père acheta sa première voiture, c’était une SIMCA P60 de couleur crème.
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Cette année-là :

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17 janvier : assassinat de Patrice Lumumba au Katanga.

26 février : mort du roi Mohamed V du Maroc. Son fils, Hassan II, lui succède.

12 avril : Youri Gagarine devient le premier homme de l’espace après avoir tourné autour de la terre pendant 89mn à bord de la fusée Vostok 1.

17 avril : à Cuba, les opposants au régime castriste tente un débarquement dans la baie des cochons, au sud de l’île, avec l’appui matériel de la CIA. L’opération échoue.

22 avril : à Alger, putsch des généraux favorables à l’Algérie française.


Le Putsch d'Alger avril 1961
envoyé par PHIBERSTE. - Anniversaire, mariage, premiers pas en vidéo.

13 mai : mort de l’acteur Gary Cooper.

1er juillet : mort de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline à Meudon.

2 juillet : mort de l’écrivain américain Ernest Hemingway.

12 août : dans la nuit, les autorités de la RDA font ériger un mur pour séparer la ville de Berlin.

8 septembre : attentat raté de Pont-sur-Seine contre de Gaulle.

20 octobre : manifestation des Algériens à Paris. Plus de 11 000 d’entre eux sont arrêtés. La répression est sanglante. Je me souviens qu’à cette époque de vives tensions existaient dans la communauté algérienne. Il y avait des règlements de compte entre ceux qui défendaient le FLN et les autres. Un jour, chez mes parents, un jeune Algérien vint se réfugier à l’intérieur du café. Il expliqua à mon père qu’il avait besoin d’aide. Au dehors, les autres l’attendaient pour lui faire le sourire berbère. Mon père appela la police plusieurs fois, mais en vain ! Ils refusèrent de se déplacer sous prétexte  qu’il ne s’était rien passé. Ce jeune homme resta une partie de la journée devant son café. Puis il finit par repartir vers un destin plus que compromis …

14 décembre : Marie Besnard est acquittée à l’issue de son 3ème procès. Cette histoire particulièrement affreuse tint en haleine la France entière. Cette femme était accusée d’avoir empoisonné à l’arsenic treize personnes de sa famille. Les journaux faisaient leurs gros titres en parlant de « l’empoisonneuse de Loudun ». À la télévision, Frédéric Pottecher s’enflammait en résumant les débats d’audiences.

15 décembre : Adolf Eichmann est condamné à la peine de mort par pendaison.

Au cinéma, on pouvait voir, entre autres films :

 

À suivre

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22:52 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souvenirs, enfance, école

mardi, 16 février 2010

62. Sur les bancs de l'école -7-

Léo Ferré, Comme à Ostende
podcast

L’année 1960 est le début d’une nouvelle ère qui va voir de profonds bouleversements se produire dans tous les domaines.

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Sur le plan de l’urbanisme on voit surgir dans toutes les villes d’immenses chantiers de construction. Tours n’échappe pas à la règle. La ville avait beaucoup souffert des bombardements de la guerre et beaucoup de familles vivaient encore dans des baraquements de fortune. Rappelez-vous, Tourangeaux, la place Strasbourg, ou encore les cabanes près de La Riche, la brocante sur les quais de la Loire. Dans les années qui vont suivre, les immeubles vont soudain surgir de terre comme des champignons. On construit des alignements de barres bien symétriques, des parkings pour les voitures de plus en plus nombreuses. On fait passer l’autoroute en pleine ville, puis on aménage les premiers supermarchés pour subvenir aux besoins de toute cette population. Près de chez moi, le Menneton, hâvre de verdure sur les bords du Cher, est envahi par les bulldozers qui transforment le lieu en une zone industrielle. Plus un arbre en vue…

Peu à peu, les petits commerces vont disparaître. Où sont passés les grainetiers, les quincailliers, les herboristes ? De lointains souvenirs aujourd’hui. D’ailleurs certains d’entre vous n’ont sans doute jamais connu. Le niveau de vie a considérablement augmenté et tout est fait pour que les gens deviennent des consommateurs.

C’est aussi  le début de l’exode rural. Les jeunes des campagnes quittent la terre pour aller travailler en usine et trouver un confort qu’ils n’avaient pas dans leur ferme. Avec le recul du temps, on pourrait leur demander si ce confort matériel leur a apporté nécessairement le bonheur. Pas sûr.

Bref, tout ça pour vous dire que la société va peu à peu changer. On entre de plein pied dans la société de consommation. Plus on produit, plus on consomme et plus on consomme, plus il faut produire, tout va pour le mieux. L’électroménager connut ses plus belles heures : il faut dire que les gens vivaient encore comme avant guerre. Chez mes parents, il n’y avait pas de  réfrigérateur, la salle de bain se composait uniquement d’un lavabo et  les toilettes étaient au fond du jardin dans la cour. En 1960 ils achetèrent leur premier frigo. Quarante ans plus tard, il fonctionnait toujours ! Puis mon père fit installer une cabine de douche. Ce fut le grand luxe !

La cuisinière à charbons fut remplacée par une gazinière. Les fers à repasser en fonte firent bientôt place à un fer à repasser électrique.

Une autre grande révolution fut l’apparition des premiers transistors et des électrophones. C’en était fini de la famille Duraton, bonjour Salut les copains ! Les jeunes représentaient un filon en or qu’il fallait exploiter. Jusqu’à présent il n’y avait jamais eu de mode spécifique pour la tranche d’âge 13/18. Dans les magasins de vêtements on passait brusquement du rayon enfant au rayon adulte. Du jour au lendemain se créa une mode spécifique, très influencée par les idoles que représentaient pour beaucoup les jeunes chanteurs à la mode. Ainsi, par exemple, quand Eddy Mitchell commença à être connu avec son groupe « Les chaussettes noires », on vit bientôt les jeunes porter des chaussettes noires à fines rayures. J’en fis partie, je ne m’en vante pas trop !

Mais revenons à l’année 1960 avec quelques évènements :

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1er janvier : le nouveau franc est mis en circulation.

2 janvier : mort du coureur cycliste Fausto Coppi.

4 janvier : mort d’Albert Camus et Michel Gallimard dans un accident de voiture.

13 février : explosion de la première bombe A française à Reggane, en Algérie.

29 février : terrible tremblement de terre à Agadir, au Maroc, qui fit près de 12 000 morts.

26 mars : parution du numéro 1 de l’hebdomadaire « Télé 7 jours ».

18 avril : 1ère apparition de Johnny Hallyday à la télévision. Mon père, qui avait toujours un jugement sur tout, déclara : « dans un an, on n’en parlera plus » !

21 avril : inauguration de la nouvelle capitale du Brésil, Brasilia.

11 mai : baptême du paquebot France.

23 mai : Adolf Eichmann, réfugié en Argentine, est enlevé par des agents du Mossad et emmené en Israël pour y être jugé.

27 mai : décès de mon grand-père paternel à l’âge de 60 ans. Dans la nuit je fus réveillée par des pleurs et une grande agitation dans la maison. On ne vint pas me réveiller mais je compris tout de suite ce qui s’était passé. C’était la première fois que j’étais confrontée à la mort. Je n’éprouvai alors aucune peine et cela m’effraya beaucoup. Aussi au petit matin, quand maman vint m’apprendre la nouvelle, je simulai un chagrin que je n’avais pas. Mon grand-père était un homme très autoritaire qui dirigeait la maisonnée d’une main de fer. Je n’ai jamais été proche de lui, même si nous vivions sous le même toit et je n’en garde aucun souvenir précis aujourd’hui.

4 juin : indépendance du Sénégal. Le 5 septembre Léopold Sédar Senghor devient le premier président de cette nouvelle république. Mon père l’avait eu comme professeur de lettres classiques au lycée Descartes à Tours où il avait enseigné avant la guerre.

26 juin : Madagascar devient un état indépendant.

11 août : indépendance du Tchad.

 

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Septembre 1960 : j’entre en 6ème A1 au grand lycée. Le lycée Balzac se situe rue d’Entraigues. La mixité n’était pas de mise et même tous les professeurs étaient des femmes. Je suis en section littéraire et je commence l’étude du latin et de l’allemand. La discipline y était très stricte. La surveillante générale, Melle Nicolas, ne rigolait pas. Gare à celles qui enfreignaient les règles de la bienséance ! En hiver le port du pantalon était interdit  de même que le port des nu-pieds en été. 

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Terminons par quelques films sortis sur les écrans cette année-là. Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre un extrait :

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À suivre

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lundi, 15 février 2010

61. Sur les bancs de l'école -6-

Année 1959, Boby Lapointe, Aragon et Castille 
podcast

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1er janvier : Fidel Castro accède au pouvoir à Cuba.

9 janvier : 1ère diffusion de l’émission « Cinq colonnes à la une » à la télévision. La télé fit son apparition cette année-là à la maison.


5 colonnes à la une
envoyé par ina.

2 février : Indira Gandhi est élue à la présidence du parti du Congrès en Inde.

23 mars : révolte des Tibétains. Le Dalai-Lama se réfugie en Inde.

12 juin : mariage de Brigitte Bardot avec Jacques Charrier.

23 juin : mort de Boris Vian.

21 juillet : inauguration du pont de Tancarville en Normandie.

15 octobre : attentat de l’Observatoire contre François Mitterrand. Que doit-on dire ? Le faux vrai attentat ou le vrai faux attentat ? Toujours est-il que Mitterrand, qui avait disparu de la scène politique depuis qu’il avait perdu les élections législatives de mars 1958, s’était retiré dans la Nièvre où il avait été élu maire de Château-Chinon. Quand on connait les ambitions démesurées du personnage pour le pouvoir, on est tenté de penser que ce prétendu « attentat » a été monté de toutes pièces. Dans un sens, ce fut réussi car les journaux s’emparèrent de l’affaire. Une façon plutôt torve de revenir sur le devant de la scène, non ?

25 novembre : mort du comédien  Gérard Philippe.

1er décembre : traité sur l’Antarctique visant à rendre cette partie du monde neutre et  dédiée uniquement aux recherches scientifiques.

2 décembre : rupture du barrage de Malpasset près de Fréjus. Je vous en avais parlé dans une note précédente.

21 décembre : Farah Diba devient impératrice d'Iran.

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Septembre 1959 : je passe au CM2. En comparant la photo avec celle de l’année précédente, je m’aperçois que la majorité des filles ont les cheveux coupés. On ne peut pas dire que ce soit une réussite –en tout cas pour moi-.

J’ai mis mes photos de classe en ligne sur le site des copains d’avant et hier j’ai reçu un message d’une certaine P. qui a suivi le même parcours scolaire que le mien et que j’ai retrouvé à différentes reprises dans diverses classes. Je me souviens effectivement très bien de cette fille qui était loin d’être une amie, j’irai même jusqu’à dire qu’elle m’était très antipathique. Elle faisait partie de ce petit noyau de prétentieuses qui se croyaient supérieures intellectuellement aux autres. On aurait fini par le croire pour de bon, si ce n’est qu’un jour, en classe de …( 3e peut-être ?), le prof de français rend une dissertation en donnant les notes et les appréciations  à haute voix. Et là, surprise générale, elle rend la copie à P. en lui disant :

— Excellente copie, mais j’ai dû mettre un zéro car vous avez plagié un texte de …!

Et le professeur de citer le texte original et la légère modification qu’en avait apportée l’élève.

Cette faute impardonnable la fit tomber d’un coup du piédestal sur lequel bon nombre d’entre nous l’avions placée.

Dans son message, elle m’indique son parcours professionnel : orthophoniste. Ça ne casse pas trois pattes à un canard ! Puis elle m’envoie un autre message dans lequel elle me demande si j’accepte de faire partie de ses amis. Et puis quoi aussi ?

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais maintenant la grande mode est d’afficher des listes d’amis. C’est à qui en aura le plus ! Mais enfin, cela ne veut rien dire du tout, c’est enlever tout sens au mot « ami ». Je trouve cette dévalorisation absolument insupportable !

Sur le site OVS (on va sortir) de Tours, c’est la même chose. J’ai participé à une petite dizaine de sorties durant lesquelles j’ai fait la connaissance de différentes personnes. J’ai été très étonnée de m’apercevoir que 7 personnes m’avaient inscrite dans leur liste d’amis. Puis, quelques temps après, ils n’étaient plus que 5 … Pourtant, je n’ai pas changé !

Sans doute parce que ma liste d’amis est vierge ? Mais comment pourrais-je mettre dans une liste des gens que je n’ai rencontrés que quelques minutes ? Cela me parait tout bonnement aberrant. Je ne sais pas, je ne cherche d’ailleurs pas à comprendre. Je trouve ça assez amusant en fait.  Pour l’instant, les 5 semblent stabilisés. En plus, on ne peut pas savoir qui c’est.

Donc, pour en revenir à la petite P., j’ai répondu à sa demande en l’inscrivant dans ma liste de  connaissances et non pas d’amis, ce qui correspond à la réalité.

J’ai également reçu une autre demande, toujours à la suite des photos mises en lignes. Cette fois-ci, il s’agit d’un ancien voisin de quartier qui avait quelques années de moins que moi. C’était un affreux garnement qui torturait son chien, frappait ses parents, martyrisait sa sœur. Nous ne nous fréquentions pas du tout et nous n’avons jamais été proches.

Les gens se sentent-ils seuls à ce point qu’ils ont besoin de se créer un noyau superficiel ?

Je me suis inscrite sur Facebook sous un pseudo. Naturellement il n’y a rien à mon nom puisque je n’ai rentré aucune donnée. Mais en regardant les pubs qui clignotent, on peut se poser des questions :

Avocat divorce : procédure rapide et économique. Devis gratuit et immédiat. Prenez rendez-vous en ligne.

L’homme idéal existe : laissez-le toucher votre cœur et vous emmener au 7e ciel ! Inscrivez-vous sur … et trouvez l’homme qui vous correspond.

Joli top pour Elle : avec ce top, l’attention des hommes vous est garantie !

Hommes célibataires : cherchez-vous à trouver quelqu’un de spécial ? Trouvez-le sur … ce soir !

 L’amitié n’est pas un bien de consommation. Elle ne se donne ni se reprend sur un coup de tête. Elle doit se mériter, elle demande aussi un engagement profond. C’est d’ailleurs pourquoi elle est si rare !

Enfin, au cinéma on a pu voir, entre autres :

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"La jument verte", film inspiré du roman de Marcel Aymé fit grand scandale.En Corrèze, l'archevêque de Tulle obtint son interdiction. Le film fut interdit aux moins de dix-huit ans. Quand on sait ce que les gamins voient aujourd'hui, ça fait doucement sourire...

À suivre  

08:47 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : enfance, souvenirs, école