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mercredi, 31 octobre 2007

Devoir accompli

Le mot "devoir" d'ailleurs ne convient pas tellement, rien ne m'obligeait à faire la tournée des cimetières pour aller fleurir les tombes. Mais depuis deux jours ça me turlupinait quand même. Y vais-je ? N'y vais-je pas ?

Depuis que je suis devenue le "patriarche" de la famille (on ne dit pas la matriarche, c'est bien dommage)- le mot famille a une signification très restreinte car nous ne sommes plus que deux !- je me sens redevable envers les membres disparus  de ma famille. Autrefois, c'était mon père qui se chargeait de la besogne. Il faisait ça tout seul d'ailleurs. Maman et ma grand-mère ne l'accompagnaient plus ( je viens juste d'en faire la remarque).

De son côté, mon mari ne manquait jamais la fête des morts pour aller sur la tombe de ses grands-parents et de sa mère.

Alors, j'ai pris le relais. En général je m'y rends quelques jours avant le 2 novembre afin d'éviter la cohue, quoiqu'on ne se bouscule jamais beaucoup dans les allées. C'est surtout demain, le 1er novembre qui est le jour de la fête de tous les saints que la foule sera plus grande, jour férié oblige.

Mais cette année, je me suis mal débrouillée. Hier j'ai cuisiné tout l'après-midi avec ma fille. Nous avons fait des barquettes de hachis Parmentier (environ une trentaine). Après il était trop tard pour sortir.

Donc ce matin en quittant les restos du cœur, je suis repassée rapidement à la maison. Je n'étais pas encore totalement décidée. Deux petites voix se chamaillaient et aucune des deux n'arrivait à prendre le dessus sur l'autre. Ça en devenait très ennuyeux. Finalement c'est en regardant l'heure que ma décision fut prise. Il était 12h30.

Si le fleuriste du coin est encore ouvert et qu'il a des chrysanthèmes, j'y vais. Sinon je rentre...

Il ou plutôt elle était bien là, arrosant les pots situés à l'extérieur. Et en plus il y avait une place juste devant le magasin. Le temps de charger la voiture et en route !

7eb620c262452876ab05503164d3d866.jpgPremier arrêt au cimetière de Tours. Premier arrêt sur la tombe des grands-parents et de la mère de mon mari. Je n'ai connu que sa grand-mère, décédée en 1986 à l'âge de 90 ans. Elle était très vaillante et sa mort survint à la suite d'une chute dans l'escalier de son immeuble. Elle trouvait que l'ascenseur ne venait pas assez vite et elle a voulu descendre à pieds. Un peu trop vite sans doute. Elle s'en était remise avec des bleus et des ecchymoses un peu partout , mais aussi un léger suintement cérébral qui se termina par une hémorragie cérébrale quelques temps plus tard.

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La seconde tombe est celle de la demi-sœur de mon arrière-grand-mère Hermance. Elle y est enterrée avec sa mère, son autre sœur, ses deux maris. Une plaque a été rajoutée pour son frère Marcel porté disparu durant la guerre 14/18.

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 Le temps était particulièrement agréable, doux et ensoleillé, et j'ai trouvé les pleureuses beaucoup moins émouvantes que l'année dernière.

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9d37e6a323c1a97f7cbaa539629217f5.jpgEt puis en flânant, j'ai éprouvé beaucoup de nostalgie à voir toutes ces tombes en ruines   ( sans doute des concessions à perpétuité) , dont les noms ne sont même plus lisibles, tombes sur lesquelles plus personne ne vient depuis des lustres. Et pourtant elles sont toujours là, luttant contre les intempéries, s'effritant peu à peu jusqu'à la chute finale.

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c80d876dd2658fc13dfc3dc0151bd320.jpgDeuxième arrêt aux cimetières de La Riche. Deux cimetières se font face et j'ai de la famille dans chacun d'eux. Je commence par la tombe de mes arrières grands-parents ( Hermance et Louis ) et je constate qu'ils ont perdu leur voisin de droite ! Sans doute une concession non renouvellée.

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Dans le second cimetitère, mon pot de fleurs fait tout à fait rikiki en raison de la largeur de la tombe. Ma foi tant pis ! C'est vrai qu'il y a du monde en dessous : mes 4 grands-parents, mes parents et vous rajoutez la deuxième épouse de  mon père. Elle aurait quand même pu prévoir quelque chose pour après sa mort. Elle pensait probablement mourir avant mon père. Enfin bref, c'est moi qui ai dû régler cet épineux problème. Au départ j'étais assez réticente à l'idée de la faire enterrer avec maman. Mais bon, à sa décharge, il faut admettre qu'elle n'a pas toujours eu des jours faciles avec mon père. Et même si elle m'a refusé le droit d'assister aux obsèques quand mon père est mort, refus auquel je me suis pliée pour ne pas créer d'histoire et de toute façon cela ne changeait pas grand chose, il m'a paru logique qu'elle soit aussi dans le caveau. Complet le caveau ! Enfin non, il doit rester une place, mais ce ne sera pas pour moi, car j'ai déjà retenu ma place ailleurs.

e1808b8701f3727c106cea95691ea789.jpgEt on y vient : troisième et dernier cimetière, celui d'Esvres ( la commune, pas l'annexe du cimetière de Tours). J'ai choisi l'emplacement, le plus près possible de la petite porte d'entrée qui se situe sur le côté. Ainsi au cas fort peu probable où l'on vienne un jour me voir, le chemin sera facile à trouver !

La tombe est toute simple, d'une grande sobriété , avec une épitaphe écrite en lettres d'or " Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard "  (Louis Aragon). C'est tellement évident...  

Il va falloir que je revienne au printemps pour faire un nettoyage. Les deux tombes voisines empiètent un peu moins sur la nôtre. Construites la même année (2001), elles étaient toujours recouvertes de fleurs mises dans des vases, des pots, des bassines en plastique. Bref, le vrai foutoir. Mais c'est comme tout, maintenant ce sont les fleurs qui sont en plastique !

Après ça, je suis rentrée à la maison et je me suis mise à mon ordinateur pour vous raconter ce que vous venez de lire à l'instant et qui vous a probablement ennuyés.

Finalement je suis contente d'avoir fait ma tournée des cimetières, même si je n'ai pas besoin de cet instant pour penser aux êtres disparus. Mais c'est ce sentiment du devoir accompli qui me remplit d'aise. Je ne sais pas si cela représente encore quelque chose pour les jeunes générations !

17:40 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cimetière

lundi, 29 octobre 2007

Réflexion faite,

après la lecture de ce document  ou encore de ce témoignage d'un médecin :

Selon Jean-Claude Nouât, professeur de médecine à la Salpétrière : "Pour affaiblir l'animal, pique et harpons blessent l'appareil ligamentaire, tendineux et musculaire, du garrot et de la nuque. Ils commencent par perforer la peau et les tissus sous-cutanés où se situent de nombreux organes tactiles dont on sait le degré de sensibilité (la peau est capable de percevoir la présence d'une mouche). Puis ils sont enfoncés profondément, parfois jusqu'à 20 cm pour la pique qui va trancher plus ou moins totalement le ligament de la nuque, afin d'abaisser le port de la tête et rendre plus faciles et moins dangereuses les passes ultérieures. Les blessures des ligaments et des tendons provoquent des douleurs profondes, intenses, térébrantes. Elles bloquent les contractions musculaires et limitent les mouvements. La blessure du muscle dilacère les fibres qui le composent, coupe des nerfs, rompt des vaisseaux. Suivent aussitôt une hémorragie et une vasoconstriction, lesquelles entraînent une diminution des apports d'oxygène et une ischémie. Puis surviennent des fibrillations et des contractures musculaires. Ces réactions physiopathologiques provoquent d'importantes douleurs locales et irradiantes. Les fers atteignent fréquemment le squelette au niveau des vertèbres et des côtes, en blessant au passage le périoste, membrane innervée et vascularisée qui enveloppe les os. Il leur arrive de pénétrer jusqu'aux trous de conjugaison par où les nerfs rachidiens sortent de la moelle épinière. Les lésions organiques entretenues et augmentées par le ballottement des harpons s'additionnent pour affaiblir l'animal. Au final, les coups d'épée répétés viendront trancher un gros vaisseau artériel ou veineux du thorax et provoquer l'hémorragie libératrice.  

 et le visionnage de cette vidéo, je peux vous affirmer que je suis CONTRE la corrida !

Laissons à Victor Hugo le soin de rajouter :

« Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal, c'est torturer une conscience. »

15:05 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : corrida

Et si nous parlions...

... cf6214f6ebc77e7f4a6f839b434a1ed8.jpgde corrida ? Le débat semble ouvert ICI . A vrai dire, je n'ai pas un avis bien défini sur le sujet. D'abord je n'ai jamais assisté à une corrida et je ne connais rien des pratiques et des rituels de ce que les passionnés appellent un Art.

En somme, à quoi assistons-nous ? A la confrontation d'un homme et d'un animal. Combat toutefois inégal car le torero n'est jamais seul dans l'arène face au taureau. C'est peut-être ce qui me dérange le plus. Tous ces picadors sur leurs chevaux n'ont d'autre but que de fatiguer l'animal en lui infligeant des coups de lance. J'accepterais plus volontiers ce massacre, car il s'agit bien d'un massacre, si l'homme était SEUL face au taureau.f6c2cbcb75f12e752d83e14cc02b356f.jpg

Reste la danse de l'homme qui se termine parfois dans le sang. Ce jour-là le taureau aura pris sa revanche !

Terminons par une histoire :

Un jour un homme rentre dans un restaurant et voit son voisin se régaler avec 2 énormes morceaux d’une viande qui semble succulente
Il demande au serveur :

- La même chose que monsieur s'il vous plait!
- Ah pardon, mais ce sont les testicules du taureau qui est mort dans l'arène et il n'y a qu'une paire . Revenez la semaine prochaine après le combat.
L’homme revient la semaine d'après dans le restaurant et redemande la même chose.
Le serveur lui amène 2 minuscules morceaux de viande.
- Mais ce n'est pas cela que le monsieur avait la semaine dernière?!
- Je sais bien, mais cette fois, c'est le taureau qui a gagné.

12:25 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : corrida

samedi, 27 octobre 2007

Le voile se lève

fd39e19c973e862e978f18fa601b212b.jpg... pour nous laisser entrevoir bien des surprises !

C'est ainsi que j'en sais aujourd'hui un peu plus sur mon étonnante correspondante qui répond au charmant prénom de Claire. Et ma surprise fut TRÈS grande.

Certes, je me doutais un peu que je n'avais pas affaire à quelqu'un d'ordinaire. Cette spontanéité dans l'écriture révélait une jeune personne charmante, fantasque, ouverte sur le monde et avide de découvertes insolites.

Je n'ai pas été déçue. Et pour un peu, nous aurions pu nous croiser dans les couloirs de Roissy en janvier dernier, à un jour près. Au moment où je partais pour le Vietnam, elle décollait pour... pour... ( j'aime bien faire durer le suspense !) pour cet endroit !

Vous allez me dire : Oui, encore une qui va nous ennuyer avec ses souvenirs de vacances !

Eh bien pas du tout, car si vous reprenez son blog au départ ( janvier 2006), vous serez étonnés de découvrir ce que furent ses occupations !

Et, cadeau supplémentaire, si vous regardez bien la vidéo, vous pourrez l'apercevoir ( peu de temps et d'assez loin, j'en conviens) sur la cage du rhinocéros !

Je me marre en imaginant la tête que va faire Dan en lisant cette note. A coup sûr, il va se dire :

« Pauvre Tinou, c'est sûrement l'effet du vaccin contre la fièvre jaune qui agit sur son mental. Elle se met à voir des rhinocéros dans les rues maintenant !»

Eh bien non, Dan et j'en apporte aussitôt la preuve..... LÀ.

Quelle fabuleuse expérience ! Je rajoute ma petite note perso :

Je me serais bien vue jouant du chocalho à côté de la chanteuse !

Même pas mal !

e7a6c1d3cbac36107e8eab00a6e718ae.jpgJ'ai trouvé une place juste derrière le jardin botanique. J'ai bien failli ne pas aller à ce foutu rendez-vous car je ne me sentais pas bien du tout. Mais cette petite marche dans les allées du jardin m'a finalement requinquée et je franchis bientôt le porche de l'hôpital Bretonneau. Au passage je demande au gardien où se situe le service de la consultation des voyageurs. Il m'indique alors le grand bâtiment situé juste derrière la chapelle.

Il y avait un bon bout de temps que je n'avais pas mis les pieds à Bretonneau et, comme je m'y attendais, les souvenirs sont alors remontés à la surface avec leur lot de tristesse. 

L'hôpital a bien changé mais les anciens bâtiments sont toujours là, ils ont même fait peau neuve.

Me voici maintenant dans le hall d'entrée du nouveau bâtiment. Le service est situé au rez-de-chaussée. J'indique mon arrivée à la secrétaire qui me demande alors de remplir le formulaire de santé et de lire attentivement les trois feuilles jointes en attendant mon tour.

Commençons donc par la feuiile rose : MALADIES TRANSMISES PAR LES MOUSTIQUES. Toute une série de mesures y est notée pour conclure malgré tout que:

ATTENTION, AUCUN MOYEN PRÉVENTIF N'ASSURE UNE PROTECTION TOTALE. TOUTE FIÈVRE AU RETOUR DES TROPIQUES DOIT ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME UNE CRISE DE PALUDISME ET NÉCESSITE UNE CONSULTATION MÉDICALE EN URGENCE.  

Nous voilà bien ! Mais passons à la feuille verte : c'est une liste de conseils concernant l'hygiène en général, la sécurité alimentaire, le traitement de l'eau de boisson et les 10 règles pour profiter du soleil en toute sécurité.

La feuille jaune informe sur le vaccin Stamaril contre la fièvre de la même couleur. Mieux vaut ne pas lire en détail les réactions possibles et les effets indésirables du vaccin car cela coupe toute l'envie de partir.

Mais voici le médecin. C'est un petit homme asiatique tout souriant d'une soixantaine d'années. Après avoir vérifié mon carnet de vaccination, il me fournit une ordonnance avec les médicaments de première nécessité et me fait ensuite la vaccination. Il en profite pour me vacciner contre l'hépatite A. Nous prenons le temps de bavarder un peu et il me fournit des renseignements intéressants pour un éventuel retour au Vietnam.

En quittant le service, je passe par l'ancienne allée de tilleuls pour constater avec tristesse qu'ils ont tous disparu pour laisser la place à un affreux parking. Je ne m'attarde pas trop devant le bâtiment où se trouvait le bureau où mon mari travaillait quand nous nous sommes connus, c'était il y a plus d'une trentaine d'années mais j'ai l'impression que c'était hier. Je presse le pas, je ne veux pas être assaillie par les souvenirs.

Ouf, me voici dehors. C'est l'heure de sortie des cours pour les étudiants de la faculté. Je m'arrête, allume une cigarette et je retraverse le jardin botanique.