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jeudi, 15 avril 2010

150. Qu'est-ce donc ?

J'attends vos suggestions !

Jardin 007a.JPG

18:26 Publié dans Enigmes | Lien permanent | Commentaires (25)

149. La chasse est ouverte !


podcast

Je viens de parcourir le fameux rapport de la H.A.L.D.E concernant la chasse aux représentations stéréotypées qui sont à l'origine des discriminations dans les manuels scolaires et j'avoue que ça m'a laissée bien perplexe. Selon le rapport de cette autorité (rapport qui a quand même coûté la bagatelle somme de 38 000 euros), les livres doivent être le portrait de notre société actuelle. En gros, « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il est pareil. »

Il faut donc agir et recadrer (selon la HALDE). Son comité de vigilance est d'ailleurs payé pour ça !

Déjà le terme « comité de surveillance » me donne des frissons. Cela me fait penser au Comité de Salut public sous la Révolution.

Alors, que reproche-t-on exactement aux manuels actuels ?

« L'image des femmes et des hommes continue de connaître un traitement différencié : les hommes sont plus souvent représentés que les femmes. Sur l'ensemble des illustrations étudiées qui incarnent le milieu professionnel, 1046 présentent des hommes, 341 des femmes. La place des femmes est encore fortement marquée dans la sphère domestique où leur rôle est réduit à celui de mère et d'épouse. Elles sont peu représentées dans les sphères économique et politique.»

C'est dégradant d'être épouse et mère ? Fichtre ! Effectivement la parité n'est pas au goût du jour. Supprimons tous ces hommes qui ont fait l'histoire et mettons à leur place l'image de leur femme ou de leurs maîtresses.

 « Les personnes d'origine étrangère sont souvent représentées dans des situations dévalorisantes. Dans les manuels de géographie, par exemple, les chapitres sur l'Afrique et le Maghreb mettent trop souvent l'accent sur la pauvreté avec des photos d'enfants de la rue, ou de paysans traditionnels. Ces représentations stéréotypées ne sont que rarement contrebalancées par des images de modernité de réussites, de développement.»

Encore faudrait-il en trouver ...

 « Le handicap est rarement évoqué. Les personnes handicapées n'apparaissent quasiment que dans des contextes qui leur sont propres, en lien avec leur handicap. Dans les manuels de Sciences de la Vie et de la Terre, par exemple, les illustrations relevées montrent des personnes handicapées pour traiter de l'étiologie ou des conséquences d'une pathologie ou d'un accident. Dans les manuels d'anglais étudiés, les personnes handicapées ne sont présentes que dans le cadre de la présentation des jeux paralympiques. »

Là, je suis d'accord.

 « Les représentations des seniors dans les manuels scolaires relèvent d'une image négative. Les séniors y sont en effet présentés dans des contextes très stéréotypés : problèmes de santé, isolement, déficiences physiques, inactivité, etc. Cependant, le contexte le plus fréquent dans lequel apparaissent les seniors est la maladie et la dégénérescence du corps. Ces stéréotypes ne sont pas contrebalancés par une image positive des séniors, touchant à la valorisation de leur expérience, et/ou de leur rôle citoyen, familial, associatif ou bénévole.»

Exit la vieillesse alors ?  C'est péjoratif de montrer des rides, des déchéances du corps inévitables avec l'âge ? Il faut faire comme si cela n'existait pas. D'ailleurs la publicité fait tout pour nous en convaincre. Ah qu'il est beau de voir Suzanne Branchu pédaler énergiquement sur sa biclyclette  sans craindre les fuites urinaires depuis qu'elle utilise une couche-culotte ou encore quelle joie de voir Amandine Pinsec mordre à pleine dent dans son croûton de pain  sans craindre d'y laisser son dentier grâce à la colle trucmuche !

Que dire encore de Sylvaine Retendu qui à force de chirurgie esthétique fait plus jeune que sa propre fille et se fait draguer par le copain de son fils !

Quant aux vieux séniles, on les cache dans des maisons de retraite. Ça fait désordre dans une société où il faut être jeune et beau (accessoirement intelligent, mais ce n'est plus un critère retenu)) à n'importe quel prix.

« Concernant l'orientation sexuelle, l'étude montre que les manuels scolaires font totalement l'impasse sur ce critère lorsque sont évoquées des situations de famille, de vie ou de société. Les manuels scolaires n'évoquent l'homosexualité que dans des contextes spécifiques, voire caricaturaux. Dans les ouvrages de Sciences de la Vie et de la Terre, l'homosexualité n'est évoquée dans les chapitres liés à la sexualité que dans la partie traitant du SIDA.»

Pas bien difficile de régler le problème...Changeons tout simplement les textes des problèmes de maths :

Jean-Patrick, la femme de Gontrand, achète trois kilos de pommes chez l'épicier transexuel du coin, Irma. Sachant qu'un kilo de pommes coûte 2 euros, quelle sera la dépense effectuée par Jean-Patrick ?

Oui, décidément, il y a du pain sur la planche si l'on suit les préconisations de la HALDE. À ne vouloir traumatiser personne, on va finir par ne plus oser rien dire sans craindre les foudres du comité de vigilance.

Pour ma part je souhaite bien du plaisir aux éditeurs de manuels scolaires !

Résumé de l'étude ICI

 Quelques (saines) réactions ICI .

Venons-en maintenant aux textes littéraires :

« Nous n'avons pas eu la possibilité, faute de temps, d'étudier les textes des manuels. En effet, certains textes pourraient contenir des stéréotypes. Par exemple, en français, le poème de Ronsard ''Mignonne allons voir si la rose...'' est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule une image somme toute très négative des seniors. Il serait intéressant de pouvoir mesurer combien de textes proposés aux élèves présentent ce type de stéréotypes, et chercher d'autres textes présentant une image plus positive des seniors pour contrebalancer ces stéréotypes. ».

Allons bon, c'est une blague ou quoi ?

Il va nous falloir supprimer vite fait le vieux père Goriot, Jean Valjean, et bien d'autres encore, sous le prétexte futile qu'ils donnent une image dévalorisante de la vieillesse.

Vous ne trouvez pas qu'on vit dans une étrange société ?

mercredi, 14 avril 2010

148. Les derniers jours de Pékin -4-


podcast

Pierre Loti débarque dans la ville de Takou :

« Devant les ruines d'un quartier où flotte le pavillon de France, le Bengali accoste la lugubre berge, et nos zouaves débarquent, un peu décontenancés par cet accueil froid que leur fait la Chine. En attendant qu'on leur ait trouvé quelque gîte, assemblés sur une sorte de place qui est là, ils allument par terre des feux que le vent tourmente, et ils font chauffer le petit repas du soir, dans l'obscurité, sans chansons et en silence, parmi les tourbillons d'une infecte poussière.

Au milieu des plaines désertes qui nous envoient cette poussière-là, ce froid, ces rafales, la ville envahie de soldats s'étend dévastée et noire, sent partout la peste et la mort.

Une petite rue centrale, rebâtie à la hâte en quelques jours, avec de la boue, des débris de charpentes et du fer, est bordée de louches cabarets. Des gens accourus on ne sait d'où, métis de toutes les races, y vendent aux soldats de l'absinthe, des poissons salés, de mortelles liqueurs. On s'y enivre et on y joue du couteau.

En dehors de ce quartier qui s'improvise, Takou n'existe plus. Rien que des pans de muraille, des toitures carbonisées, des tas de cendre. Et des cloaques sans nom où croupissent ensemble les hardes, les chiens crevés, les crânes avec les chevelures. »

Pierre, Loti, Les derniers jours de Pékin (extraits).

Il est difficile de trouver des documents photographiques datant de cette époque. J'ai toutefois déniché un site, ICI.

 Qu'est devenue la ville de Takou aujourd'hui ? J'ai effectué quelques recherches-assez fastidieuses d'ailleurs -.

Takou s'appelle désormais Tanggu. C'est devenu l'un des ports les plus importants de Chine. La rivière qui traverse la ville (et que Loti appelait Pei-Ho) est désormais connue sous le nom de Hai River.tanggu1.jpg

Du passé, il reste ce vieux canon dans ce qui était autrefois un fort. Place à la modernité :

À suivre

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tanggu3.jpg
tanggu4.jpg

19:08 Publié dans Pierre Loti | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chine, révolte, boxers

147. Serait-ce kitsch chez Mamie Bigoude ?

Sortie au restaurant hier soir en compagnie de Juju et d 'Olivier. Nous avons testé pour vous la nouvelle crêperie, Mamie Bigoude, située rue de Châteauneuf. Le bouche à oreille commence à bien fonctionner et il est prudent de réserver sa table.

Ce qu'a fait Julie par téléphone :

- Nous aimerions dîner dans la salle de bain. Est-ce possible ?

- Aucun problème. Pensez toutefois à apporter votre maillot de bain, le savon et les serviettes !

D'emblée le ton est donné ! Nous sommes dans un endroit qui change de l'habituelle crêperie avec ses poêlons en cuivre, ses napperons de dentelle et ses mouettes suspendues au plafond.

montmamiebigoude.jpg

Ici, tout l'intérieur est insolite : chaque salle représente une pièce d'une maison. Vous avez donc la cuisine avec son petit côté rétro plein de charme, le salon aux coucous, la chambre rose, la chambre bleue, la buanderie, le jardin pour enfants etc.

Comme nous étions arrivés relativement tôt (19h30), il n'y avait pas encore trop de monde et j'ai pu photographier à volonté.

Alors, kitsch ou pas ? Oui si l'on considère que les objets sont volontairement désuets, mais il y a une minutieuse recherche dans les objets exposés, dans leur présentation, dans les coloris choisis qui font dire  que ce n'est absolument pas de mauvais goût. Bien au contraire !

Mais passons aux choses sérieuses : nous sommes donc dans la salle de bain, notre table est installée juste au-dessus de la baignoire remplie de petits canards. Deux autres tables (pour deux) sont dans la pièce.

 Le menu  est présenté de façon originale dans un ancien numéro de Paris-Match. À côté des classiques galettes sont proposées des nouveautés. J'avais choisi la galette Mamie Bigoude (filet mignon de porc, sauce au cidre). Correct.

Peu à peu les gens sont arrivés et lorsque nous sommes partis, il y avait la queue et beaucoup de gens déçus de ne pouvoir entrer !

La prochaine fois, nous réserverons la cuisine au rez-de-chaussée, pour son intimité.

Mais trêve de bavardage, suivez-moi plutôt à l'intérieur.

Toc, toc, on peut entrer ?

mardi, 13 avril 2010

146. Les derniers jours de Pékin -3-

La révolte des Boxers, suite et fin :


La révolte des Boxers – Chine 1900 – 3 de 4
envoyé par dictys. - L'info internationale vidéo.


La révolte des Boxers – Chine 1900 – 4 de 4
envoyé par dictys. - L'actualité du moment en vidéo.

Le 14 août 1900, les légations internationales de Pékin sont libérées et l'impératrice et sa Cour ont pris la fuite. La Cité Interdite est alors accessible aux étrangers !

Si en France, ou dans les autres pays européens, cette révolte chinoise n'a laissé dans les mémoires aucune trace - ou bien même est totalement ignorée - il n'en est pas de même pour le peuple chinois qui y vit là un terrible affront. À méditer !

Je vais maintenant reprendre le récit commencé hier. Nous sommes en octobre et Pierre Loti vient de débarquer dans le nord de la Chine. Il est chargé d'une mission auprès du général Voyron pour faire le constat de la situation. Le 11 octobre à midi il quitte donc le Redoutable en compagnie de son serviteur, d'un soldat et de cinq Chinois. Il se rend à Pékin. La distance n'est pas très importante (environ 200 km à vol d'oiseau) mais il lui faudra une semaine pour y arriver car le réseau ferroviaire a subi de nombreux dégâts. 

ScannedImage.jpg

" Jeudi 11 octobre 1900

À midi, par un beau temps calme, presque chaud, très lumineux sur la mer, je quitte le vaisseau amiral, le Redoutable, pour me rendre en mission à Pékin.[ ...]

Et le voyage commence par quelques minutes en canot à vapeur, pour aller à bord du Bengali, le petit aviso qui me portera ce soir jusqu'à terre. [...]

Ce Bengali, où je vais m'embarquer pour un jour, est l'un des petits bâtiments français, constamment chargés de troupes et de matériel de guerre, qui depuis un mois, font le pénible et lassant va-et-vient entre les transports ou les affrétés arrivant de France et le port de Takou, par-dessus la barre du Peï-Ho.

Aujourdh'ui il est bondé de zouaves, le Bengali, de braves zouaves arrivés hier de Tunisie, et qui s'en vont, insouciants et joyeux, vers la funèbre terre chinoise ; ils sont serrés sur le pont, serrés à tout touche, avec de bonnes figures gaies et des yeux grands ouverts — pour voir enfin cette Chine qui les préoccupe depuis des semaines et qui est là tout près, derrière l'horizon ...[...]

Au bout d'une demi-heure environ, la Chine apparait.

Et jamais rivage d'une laideur plus féroce n'a surpris et glacé de pauvres soldats nouveaux venus. Une côte basse, une terre grise toute nue, sans un arbre ni un herbage. Et partout des forts de taille colossale, du même gris que la terre ; des masses aux contours géométriques, percées d'embrasures de canon. Jamais entrée de pays n'a présenté un attirail militaire plus étalé ni plus agressif ; sur les deux bords de l'horrible fleuve aux eaux bourbeuses, ces forts se dressent pareils, donnant le sentiment d'un lieu imprenable et terrible — laissant entendre aussi que cette embouchure, malgré ses misérables alentours, est d'une importance de premier ordre, est la clef d'un grand État, mène à quelque cité immense, peureuse et riche —, comme Pékin a dû être. »

Pierre Loti, Les derniers jours de Pékin (extraits).

À suivre