mardi, 13 avril 2010
146. Les derniers jours de Pékin -3-
La révolte des Boxers, suite et fin :
La révolte des Boxers – Chine 1900 – 3 de 4
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La révolte des Boxers – Chine 1900 – 4 de 4
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Le 14 août 1900, les légations internationales de Pékin sont libérées et l'impératrice et sa Cour ont pris la fuite. La Cité Interdite est alors accessible aux étrangers !
Si en France, ou dans les autres pays européens, cette révolte chinoise n'a laissé dans les mémoires aucune trace - ou bien même est totalement ignorée - il n'en est pas de même pour le peuple chinois qui y vit là un terrible affront. À méditer !
Je vais maintenant reprendre le récit commencé hier. Nous sommes en octobre et Pierre Loti vient de débarquer dans le nord de la Chine. Il est chargé d'une mission auprès du général Voyron pour faire le constat de la situation. Le 11 octobre à midi il quitte donc le Redoutable en compagnie de son serviteur, d'un soldat et de cinq Chinois. Il se rend à Pékin. La distance n'est pas très importante (environ 200 km à vol d'oiseau) mais il lui faudra une semaine pour y arriver car le réseau ferroviaire a subi de nombreux dégâts.
" Jeudi 11 octobre 1900
À midi, par un beau temps calme, presque chaud, très lumineux sur la mer, je quitte le vaisseau amiral, le Redoutable, pour me rendre en mission à Pékin.[ ...]
Et le voyage commence par quelques minutes en canot à vapeur, pour aller à bord du Bengali, le petit aviso qui me portera ce soir jusqu'à terre. [...]
Ce Bengali, où je vais m'embarquer pour un jour, est l'un des petits bâtiments français, constamment chargés de troupes et de matériel de guerre, qui depuis un mois, font le pénible et lassant va-et-vient entre les transports ou les affrétés arrivant de France et le port de Takou, par-dessus la barre du Peï-Ho.
Aujourdh'ui il est bondé de zouaves, le Bengali, de braves zouaves arrivés hier de Tunisie, et qui s'en vont, insouciants et joyeux, vers la funèbre terre chinoise ; ils sont serrés sur le pont, serrés à tout touche, avec de bonnes figures gaies et des yeux grands ouverts — pour voir enfin cette Chine qui les préoccupe depuis des semaines et qui est là tout près, derrière l'horizon ...[...]
Au bout d'une demi-heure environ, la Chine apparait.
Et jamais rivage d'une laideur plus féroce n'a surpris et glacé de pauvres soldats nouveaux venus. Une côte basse, une terre grise toute nue, sans un arbre ni un herbage. Et partout des forts de taille colossale, du même gris que la terre ; des masses aux contours géométriques, percées d'embrasures de canon. Jamais entrée de pays n'a présenté un attirail militaire plus étalé ni plus agressif ; sur les deux bords de l'horrible fleuve aux eaux bourbeuses, ces forts se dressent pareils, donnant le sentiment d'un lieu imprenable et terrible — laissant entendre aussi que cette embouchure, malgré ses misérables alentours, est d'une importance de premier ordre, est la clef d'un grand État, mène à quelque cité immense, peureuse et riche —, comme Pékin a dû être. »
Pierre Loti, Les derniers jours de Pékin (extraits).
À suivre
12:39 Publié dans Pierre Loti | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, boxers, révolte, pékin
145. Les derniers jours de Pékin -2-
Avant de poursuivre le récit, il me parait judicieux de faire un retour sur les évènements qui ont précédé l'arrivée de Pierre Loti en Chine.
Tout a débuté au printemps 1900. Les Boxers, de plus en plus nombreux et virulents commencent à s'en prendre aux délégations européennes à Pékin même. J'ai découvert ce matin une excellente émission d'Arte résumant bien ce que furent "Les 55 jours de Pékin".
En voici donc les deux premiers épisodes :
La révolte des Boxers – Chine 1900 – 1 de 4
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La révolte des Boxers – Chine 1900 – 2 de 4
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09:03 Publié dans Pierre Loti | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, révolte, boxers
lundi, 12 avril 2010
144. Les derniers jours de Pékin -1-
À un bon mois avant mon départ en voyage, me voici de nouveau plongée avec fascination dans les récits écrits par Pierre Loti.
L'écrivain fit deux séjours rapprochés dans la capitale chinoise. Le premier séjour eut lieu du 18 au 30 octobre 1900 et le second, du 18 avril au 5 mai 1901.
Si aujourd'hui Pékin n'est plus qu'à une petite dizaine d'heures en avion, il en était tout autrement au début du XXe siècle. On peut parler de véritable expédition ! Une expédition dans un pays qui en ce début de vingtième siècle fascinait et terrifiait à la fois l'Europe. Ne parlait-on pas du «péril jaune» ?
La Chine de Loti n'a plus rien à voir avec celle d'aujourd'hui, si ce n'est la densité de population. Le péril jaune est toujours d'actualité, mais il a pris une toute autre forme que celle dépeinte au siècle précédent. Ce n'est pas une armée qui déferle sur notre vieille Europe, mais plus sournoisement une invasion économique que rien ne pourra arrêter. Mais ceci n'est pas le sujet de ma note.
J'ai envie de vous faire partager des émotions ressenties à la lecture de ce récit de voyage. Un voyage qui débute le 2 août 1900 à bord du cuirassé le Redoutable qui appareille de Cherbourg pour la Chine. Un voyage de routine, pensez-vous ? Absolument pas. Le navire rejoint les flottes des puissances alliées (Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne, Russie, Japon, Italie) pour faire face à la rébellion des Boxers qui, depuis près de deux ans, agressent sauvagement les étrangers installés en Chine, avec l'accord plus ou moins tacite de l'impératrice Tseu-Hi.
Après les escales obligatoires que tous les marins ayant navigué dans cette partie du monde connaissent bien - à savoir Port-Saïd, Aden, Colombo et Saïgon - le cuirassé arrive en rade de Takou le 24 septembre. Personne n'est autorisé à descendre et le navire se dirige alors au nord vers Shanhaiguan, dans le golfe de Petchili, qu'il atteint le 2 octobre.
L'impératrice Tseu-Hi :
Les troupes sont alors débarquées et installées dans un fort, tout près de la Grande Muraille. Elles retrouvent bientôt les armées des autres pays alliés.
( À cet instant je repense à mon arrière-grand oncle, Simon ; je pense qu'il aurait sûrement participé à cette expédition si la mort ne l'avait pas surpris en 1894 à la frontière sino-vietnamienne).
Imaginez maintenant que vous accostez sur la plage et vous partez en reconnaissance des lieux. Voici ce qui s'offre à votre vue, ce 3 octobre 1900 :
« Par ce frais matin d'octobre, sur la route ombragée qui mène au fort des Français, les matelots et les soldats de toutes les nations se croisent et s'empressent, dans le grand amusement d'aller à la découverte, de s'ébattre en pays conquis, d'attraper des poulets, de faire main basse, dans les jardins, sur les salades et les poires. Des Russes déménagent les bouddhas et les vases dorés d'une pagode. Des Anglais ramènent à coups de bâton des bœufs capturés dans les champs. Des marins de la Dalmatie et d'autres du Japon, très camarades depuis une heure, font en compagnie leur toilette au bord du ruisseau. Et deux bersaglieri, qui ont attrapé un petit âne, en se pâmant de rire, s'en vont ensemble à califourchon dessus.
Cependant, le triste exode des paysans chinois, commencé depuis hier, se poursuit encore ; malgré l'assurance donnée qu'on ne ferait de mal à personne, ceux qui étaient restés se jugent trop près et aiment mieux fuir. Des familles s'en vont tête basse : hommes, femmes, enfants, vêtus de pareilles robes en coton bleu, et tous, chargés de bagages, les plus bébés même charriant des paquets, emportant avec résignation leurs petits oreillers et leurs petits matelas.
Et voici une scène pour fendre l'âme. Une vieille Chinoise, vieille, vieille, peut-être centenaire, pouvant à peine se tenir sur ses jambes, s'en va, Dieu sait où, chassée de son logis où vient s'installer un poste d'Allemands ; elle s'en va, elle se traîne, aidée par deux jeunes garçons qui doivent être ses petits-fils et qui la soutiennent de leur mieux, la regardant avec une tendresse et un respect infini ; sans même paraître nous voir, comme n'ayant plus rien à attendre de personne, elle passe lentement près de nous avec un pauvre visage de désespoir, de détresse suprême et sans recours - tandis que les soldats, derrière elle, jettent dehors, avec des rires, les modestes images de son autel d'ancêtres. Et le beau soleil de ce matin d'automne resplendit tranquillement sur son petit jardin très soigné, fleuri de zinnias et d'asters ... »
Pierre Loti, Les derniers jours de Pékin (extraits).
À suivre
19:26 Publié dans Pierre Loti | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pierre loti, voyage, chine, pékin
143. Les bords de l'Indre
Le temps était bien ensoleillé hier et cela aurait pu être une merveilleuse journée de printemps s'il n'y avait eu ce vent venu de Sibérie qui glaçait le corps !
Les arbres commencent tout juste à verdir, la nature se réveille bien doucement cette année.
Christine et moi sommes allées faire une balade sur les bords de l'Indre à Monts. J'étais contente car j'ai trouvé tout un parterre de fritillaires. Cele me permet d'alimenter mon blog Faune et flore !
Dadavidov a tenu promesse : dans une longue note, il m'explique ce que c'est que Twitter et comment devenir un follower qui se respecte. En résumé c'est une sorte de tchat permanent.
06:05 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : nature, rivière, indre, touraine
samedi, 10 avril 2010
142. Nicolas, Gatien, Gérald ...
et tous les autres ! Mais non, voyons, je ne vais pas vous faire la liste de toutes mes connaissances masculines, d'abord parce que ce serait trop long et puis je risquerai d'en oublier ! Ce n'est pas le moment de froisser la susceptibilité du sexe opposé, n'est -ce pas ?
— Tu ne te vantes pas un peu Tinou ?
— Bah si, bien sûr, mais c'est fait pour !
Revenons à des choses plus sérieuses. Ces trois prénoms ne vous rappellent rien ? Effectuons un retour en juin 2009, ICI.
Ces curieux petits personnages sortis des mains du jeune modéliste Papadom m'avaient sauté aux yeux. En juillet, j'étais allée visiter l'atelier de l'artiste à Saint-Etienne-de-Chigny et depuis nous étions restés en contact par mail.
Aussi c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai reçu une invitation pour le ternissage d'une exposition qu'il organise à la Maison des Arts et Découvertes de Montbazon du 24 mars au 11 avril. Il est encore temps de découvrir ses réalisations puisque l'exposition prend fin dimanche soir !
La maison des A. et D. se situe juste à l'entrée du camping de Montbazon, derrière le château. C'est un lieu tout neuf, aéré, spacieux, avec une belle luminosité. J'ai donc pu me faire plaisir côté photo !
Après ce moment très convivial, je suis allée chez Nico où j'étais invitée à dîner. À l'occasion de son anniversaire Nico lance une semaine de fête presque non-stop. Le ton était donné au téléphone :
— Tinou, tu apportes ton sac de couchage !
— ... ? Et pourquoi ça ?
— Au cas où tu ne serais pas en état de rentrer chez toi !
Houlà, me voilà prévenue. Effectivement le vin coulait à profusion, les rillons et les petits pâtés de lièvre de Véronique étaient succulents, le feu de joie dans le jardin promettait d'être grandiose. Mais dans toute fête qui se respecte, il faut participer pleinement. Or il y a bien longtemps que de ce côté-là, j'ai arrêté les excès. Donc je me suis éclipsée le plus discrètement possible vers 22h30. Je n'aurais pas voulu passer pour une rabat-joie.
À 23h j'étais au lit et à minuit je fus réveillée par des névralgies dentaires. Aussi, je me suis relevée et en attendant que les médicaments produisent leur effet contre la douleur, j'ai préparé un diaporama sur l'exposition de Papadom :
PapaDom expo
envoyé par cheztinou. - Découvrez plus de vidéos créatives.
10:59 Publié dans Bô Zar | Lien permanent | Commentaires (4)