samedi, 26 janvier 2013
19. Croisière sur le Mékong -8-
Jeudi 10 janvier : Bonjour le Vietnam !
Nous arrivons à la frontière en début de matinée. Le passage, plus au moins rapide, est –parait-il- en fonction de la petite enveloppe !
La directrice de bord a récupéré tous nos passeports et nous n’avons aucune formalité particulière à remplir. Il ne reste plus qu’à attendre. Pour occuper ceux qui ne se prennent à rien, les cuisiniers proposent une démonstration de sculpture de fruits et légumes.
Et les Bidochon dans tout ça ? Ah, ils sont très occupés à jouer à la belote. Ils ne leur manquent que le pastis et –pourquoi pas- un espace pour jouer aux boules. Ils sont bien capables de le réclamer sur la feuille de satisfaction !
L’enveloppe devait être à la convenance des douaniers car bientôt le bateau repart et en début d’après-midi il accoste à Chau Doc. Deux nouveaux montent à bord : il s’agit de nos guides vietnamien, Minh 1 et Minh 2, qui nous accompagneront jusqu’à Saïgon.
Chau Doc est spécialisé dans l’élevage piscicole et nous visitons une ferme sur l’eau. Un peu plus loin vit une communauté de Chams. Cette minorité ethnique s’est convertie à l’islam mais n’est pas reconnue par les musulmans du Moyen Orient car ils ont une façon bien particulière de pratiquer la religion, mélangeant l’hindouisme et l’islamisme. Bref, ils sont plus ou moins en marge de la société !
Après avoir franchi des passerelles branlantes au-dessus des cultures (Hep Guy, tu peux me donner la main ?) nous arrivons bientôt dans le village où nous sommes accueillis par une horde de gamins pleurnichards et collants qui vendent des gâteaux. J’essaie de leur faire comprendre qu’un sourire aiderait sûrement à la vente ! Top, j’ai réussi enfin à en faire sourire une.
Prévoyant un éventuel zapping des dîners futurs à bord, j’achète donc plusieurs paquets de ces petits gâteaux à la banane qui s’avèrent être délicieux.
Nous prenons ensuite deux bus qui nous conduisent sur une colline d’où l’on peut apercevoir une belle vue d’ensemble de la région.
Retour dans la ville de Chau Doc pour la visite de la pagode bouddhiste, puis, un peu plus loin, un temple taoïste. Je dois avouer que j’ai un peu de mal à faire la différence.
Nous nous baladons dans les rues et le jour décline quand les petits bateaux nous ramènent à bord.
Le soir, nous avons droit à la projection du film L’amant d’après le livre éponyme de Marguerite Duras.
À suivre
J’ai déniché sur Youtube une très belle vidéo faite sur Chau Doc dans laquelle vous verrez le trafic fluvial sur le Mékong, les maisons flottantes, la pagode et une vue splendide depuis la colline, bref un parfait condensé de ma journée :
07:58 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, croisiere, mekong, vietnam, chau doc
vendredi, 25 janvier 2013
18. S-21
S-21 : c'est ainsi que Pol Pot appelait l'ancien lycée Tuol Sleng de Phnom Penh. Entre avril 1975 et janvier 1979, plus de 15 000 personnes y furent torturées puis mises à mort. Leurs crimes ? AUCUN.
Aujourd'hui le lycée a été transformé en un lieu de mémoire. Il est resté en l'état où les Vietnamiens le trouvèrent à leur arrivée dans la ville. D'innombrables photos des victimes sont exposées dans les différentes salles.
Les paroles restent superflues :
Tuol Sleng par cheztinou
16:00 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cambodge, tuol sleng, s 21, khmers rouges
17. Croisière sur le Mékong -7-
Mercredi 9 janvier : Phnom Penh.
Je me lève très tôt comme d’habitude. Vers 6h, le bateau met les machines en route pour effectuer une manœuvre ; il est coincé entre deux autres et doit donc s’éloigner du quai pour laisser partir le premier. Dans le coup, le bruit aura sans doute réveillé tout le monde.
Nous quittons le bord à 8h30 pour une visite culturelle de la ville.
Tout d’abord, arrêt à la pagode d’Argent, nommée ainsi car le sol est recouvert de plaques en argent (il doit y en avoir 5000 environ, recouvertes de tapis pour les protéger). Les photos étant interdites, vous ne verrez donc rien de l’intérieur, désolée ! Au centre de cette pagode se dresse la statue de Bouddha grandeur nature, d’un poids de 90 kilos, tout en or et incrustée de 2086 diamants dont le plus gros fait quand même 25 carats. Tout autour, on peut admirer, dans des vitrines, de très beaux objets divers.
Le jardin est magnifiquement fleuri et je m’y suis attardée un bon moment, zappant un peu les explications du guide.
Le palais royal jouxte la pagode. On n’a pu le visiter en raison de la mort du roi –survenue le 12 octobre 2012- . Ses obsèques n’ont toujours pas eu lieu car le monument pour la crémation est en cours de construction (situé en face du musée national). Je ne m’attarderai pas sur la personnalité et le rôle joué par Sihanouk durant la période de guerre civile. Je vous renvoie sur Wikipédia.
L'effigie du roi est affiché en grand sur la façade du palais royal :
Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. C’est son fils, Norodom Sihamoni, qui a pris place sur le trône.
La seconde visite matinale est consacrée au Musée national des Beaux-Arts contenant des chefs-d’œuvre de l’art khmer en provenance principalement d’Angkor. Là aussi les photos sont interdites, vous ne verrez que l’entrée et le très joli petit jardin intérieur !
Pause-déjeuner au restaurant Titanic, face au quai.
L’après-midi, nous partons visiter l’ancien lycée Tuol Seng qui devint, d’avril 1975 à janvier 1979, une prison nommé S-21 par Pol Pot et où près de 15 000 personnes furent torturées avant d’être exterminées dans le camp de Chœung Ek.
Certaines personnes du groupe ne purent effectuer la visite sur le plan émotionnel. Pour ma part, j’ai regretté le manque de temps ! J’aurais voulu voir le film « Bophana » réalisé par Rithy Panh et qui est diffusé dans une des salles.
Les photos de nombreuses victimes sont exposées, leurs regards remplis d’effroi nous regardent et semblent nous dire : Pourquoi tant de violence, tant de souffrance endurée ?
Je me suis beaucoup documentée sur le sujet. Cependant, ne sachant pas si cela vous intéresse, je me contenterai de mettre quelques liens utiles pour plus d’informations.
À la sortie, j’ai acheté quelques livres, parmi lesquels :
— Au-delà du ciel, de Laurence Picq. Cette enseignante française, mariée à un Cambodgien s’est retrouvée prise au piège et elle raconte sa vie au cours des cinq années chez les Khmers rouges. Ce récit est hallucinant !
— Bophana, ou l'histoire véridique d'une jeune cambodgienne torturée à Tuol Sleng. Son dossier (retrouvé dans les archives) a été étudié par Elizabeth Becker, une spécialiste américaine de l’histoire du Cambodge qui en a fait un récit très émouvant.
— 17 avril 1975 The fall of Phnom Penh, livre de photos prises par le reporter Roland Neveu dans les premières heures de la chute de Phnom Penh.
Je ne peux m’empêcher de vous proposer la Une du journal Libération, au lendemain de l’entrée des Khmers rouges à Phnom Penh. Les intellectuels de gauche étaient aux anges !
Drôle de fête en vérité ! Toute la population fut contrainte à quitter la ville au plus vite sous le fallacieux prétexte d’un bombardement imminent de l’armée américaine. Hommes, femmes, enfants, vieillards, malades sur des brancards se retrouvèrent alors sur les routes, sans vivres. Les plus faibles furent abandonnés en chemin, ceux qui refusaient d’avancer ou qui tentaient de se cacher furent tués sur le coup. Bientôt cette horde, que les Khmers rouges appelaient « les nouveaux » (les anciens étant les paysans enrôlés dès 1970) se retrouva dans des camps de travail. Ce calvaire qui fit plus de deux millions de victimes dura ainsi jusqu’en janvier 1979, quand l’armée vietnamienne envahit le Cambodge.
Il était temps de se rendre à l’évidence : cette soi-disant révolution fraternelle qui plaisait tant aux gauchistes n’avait été qu’un horrible génocide perpétré par un petit groupuscule d’intellectuels cambodgiens, formés tout d’abord en France, au parti communiste, puis, trouvant les communistes français un peu mous, ce petit groupe fila bientôt chez le grand frère chinois.
Après cette terrifiante descente aux enfers, nous partons visiter le marché central. J’en profite pour acheter non pas du poisson ...
... Mais du poivre !
La journée s’achève bientôt et nous faisons nos adieux à nos deux guides, Chang et Teck, qui restent sur le quai tandis que le bateau appareille vers de nouveaux horizons.
Adieu le Cambodge ! Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’aller rendre visite à la famille du peintre Van Nath. Je le regrette profondément.
Nous voici maintenant sur le Mékong et le soir tombe peu à peu. Dans le salon, on nous passe le film La déchirure du réalisateur Roland Joffé. Ce film est inspiré de la véritable histoire du journaliste américain Sydney H.Schandberg, présent à Phnom Penh ce 17 avril 1975 au moment de l’entrée des Khmers rouges.
À suivre
15:23 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : croisière, mékong, cambodge, phnom penh
jeudi, 24 janvier 2013
16. Croisière sur le Mékong -6-
Mardi 8 janvier : de Ko Chen à Phnom Penh.
Le bateau poursuit sa navigation et dans la matinée nous accostons au village de Ko Chen pour assister au travail des habitants qui fabriquent des objets en métal gravé et argenté.
C’est un travail particulièrement fastidieux et minutieux. La femme sur la photo a les doigts totalement déformés à force de taper sur le métal.
Un peu plus loin, nous allons visiter une école. Les cours se répartissent le matin pour les plus petits et l’après-midi pour les plus grands. Ambiance joyeuse garantie !
Nous poursuivons notre balade dans ce village. La pagode a été construite en plein centre.
Le guide nous emmène ensuite rendre visite à un vieil homme, ancien professeur de mathématiques, âgé aujourd’hui de 78 ans et qui a ouvert une école privée dans la cour de sa maison. Il y donne gratuitement des cours de français pour les étudiants qui auront besoin de notre langue pour poursuivre leurs études de médecine ou de pharmacie (les autres disciplines étant divulguées en anglais).
Il a la maîtrise parfaite du français et il témoigne du calvaire enduré durant la période des Khmers rouges.
À la fin de la visite, je vais le voir afin d’obtenir quelques informations et lui donner des fournitures. À mes nombreuses questions, il m’explique qu’il côtoie tous les jours dans son village les anciens bourreaux et qu’il ne peut rien dire de plus, le chef du village étant lui-même un ancien Khmer rouge.
Nous revenons sur le bateau pour le déjeuner.
Le bateau lève bientôt l’ancre et nous arrivons à Phnom Penh en début d’après-midi.
Vers 16h, nous partons faire une balade en tuk tuk dans la ville. Je suis rapidement frappée par le nombre important de Blancs, seuls, aux terrasses des cafés. Je m'aperçois également que les enfants des rues sont, là aussi, bien présents : ils vendent des bricoles aux touristes ou bien ils mendient. Le reportage mis en bas de cette note renvoie à une réalité très dure.
Après cette balade je pars en compagnie de quelques autres pour une balade à pieds.
Nous nous retrouvons bientôt à l’intérieur d’un marché couvert : il y règne une chaleur suffocante, les allées sont sombres et étroites. Les échoppes sont regroupées par métiers : les coiffeuses, les quincailliers, et, à l’extérieur, les marchands de fruits et légumes, de viande, etc.
Au moment où je passe, un marchand de poulets saisit une volaille et, sortant son coutelas, l’égorge instantanément.
Au retour, nous traversons un immense restaurant qui domine les quais. Il s’agit du Titanic, un très bel établissement où d’ailleurs nous déjeunerons le lendemain.
À la soirée, nous assistons à un spectacle de danse donné par des enfants d’un orphelinat. Ils reprennent les danses traditionnelles cambodgiennes , (danse des pêcheurs, danse des noix de coco) mais avec un tel enthousiasme qu’on est tous subjugué par leur prestation !
Après le dîner, projection du film de Bertrand Tavernier, Holy Lola, qui retrace le parcours difficile d’un couple voulant adopter un enfant cambodgien. Je repense bien sûr à Valérie et Claude qui, en 1999, sont partis quelques mois à Phnom Penh et ont connu les mêmes complications. Finalement ils sont revenus en France avec une petite orpheline de 7 mois environ.
À suivre
La journée en photos :
Croisière au Cambodge-2- par cheztinou
Bande annonce du film Holy Lola :
La prostitution des enfants au Cambodge :
Tourisme Sexuel: sur la Trace des Prédateurs... par wildkillah
05:55 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, cambodge, croisiere
mardi, 22 janvier 2013
14. Croisière sur le Mékong -6-
Lundi 7 janvier : de Koh Chau à Kampong Tralach.
Comme prévu, je me lève très tôt alors que le jour n’a pas encore fait son apparition. Sur le pont soleil, seul endroit où il est permis de fumer, j’ai remarqué qu’il y a un espace réservé pour les petites faims : un frigidaire avec des boissons et des fruits, puis, sur une large table, de l’eau chaude à volonté, des sachets de thé et de café ainsi que des petits gâteaux. Pour ce qui est du café, j’avais pris mes précautions en emportant des sachets de capuccino.
Me voici donc installée à cinq heures trente, seule –bien sûr- devant un petit café ; c’est le bonheur suprême. J’observe et j’écoute tous les bruits étranges de la nuit qui s’enfuit. Dans le noir j’aperçois quelques barques de pêcheurs ; ils sont déjà à l’œuvre.
Un peu plus tard je suis rejointe par Guy, un matinal comme moi. Guy et Christiane sont des Belges de Liège avec qui j’ai sympathisé très vite.
À sept heures trente le gong retentit : c’est l’heure du petit déjeuner au restaurant situé sur le pont supérieur.
Ah, quel plaisir pour les papilles ! Jus de fruits frais, fruits variés, viennoiseries, confitures locales, charcuterie, fromage, yaourts, omelettes, soupes asiatiques, plats chauds asiatiques etc. On ne sait plus où donner de la tête !
Mais revenons à des choses plus sérieuses. Voici le programme de navigation pour la journée : nous n’avons pas encore atteint le Mékong, nous sommes pour l’instant sur un de ses affluents.
Nous quittons le bateau à 9h pour visiter un village situé sur la rive. Les habitantes fabriquent des poteries de manière très artisanale, sans utilisation d’un tour (les femmes tournent tout autour de la poterie).
Quant aux hommes, ils produisent du sucre de palme. Ils grimpent en haut des palmiers pour récolter le jus des fruits en utilisant un gros bambou qui leur sert d’échelle.
Puis nous visitons un peu plus loin la petite ville de Kampong Chhnang. Petite balade sur le marché local.
Nous tombons alors sur un marchand qui vend des œufs couvés.
— Qui veut goûter ?demande alors le guide.
— Moi je veux bien tenter l’expèrience , s’écrie alors une jeune femme du groupe. Il s’agit de Karine, avide de toutes nouvelles saveurs à découvrir. Il faut dire qu’elle a fait ses classes chez Bocuse et qu’elle tient un restaurant. Elle plonge alors une petite cuiller dans cette mixture assez peu ragoûtante. Chacun alors attend sa réaction :
— Ah mais … C’est délicieux ! À qui le tour ?
Mais personne ne se manifeste.
Quelques vieilles bâtisses en assez mauvais état rappellent l’ancienne présence française.
Retour sur le bateau qui reprend la navigation.
Vers 15h, nous faisons escale au village de Kampong Tralach pour une balade en char à bœufs. À la descente du bateau, nous sommes attendus par les enfants du village qui nous offrent des fleurs et nous grimpons à deux dans des petites carrioles tirées par des zébus blancs. Cet étrange cortège s’engage alors dans les rizières, suivi par les enfants très amusés et nous atteignons bientôt une pagode bouddhiste.
Nous rentrons au bateau peu avant la tombée de la nuit.
Le soir, après le dîner, on nous projette le film de Rithy Panh, Les gens de la rizière, dont voici un extrait ICI.
Résumé de la journée en photos :
Croisière au Cambodge-1- par cheztinou
À suivre
09:24 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, croisiere, mekong, cambodge