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dimanche, 13 décembre 2009

458. Célestine Chardon -16-

                       LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

Chapitre 16 : une vie réglée comme du papier à musique


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Alain fut réveillé en sursaut par le claquement de la porte. Tout d'abord il crut que quelqu'un avait pénétré chez lui. Mais, voyant la place vide dans le lit, il comprit aussitôt. Ainsi elle était partie sans même le prévenir ! Et naturellement la porte d'entrée était restée ouverte... C'est surtout cela qui le contrariait le plus. Il s'imaginait déjà que l'on aurait pu rentrer dans son appartement et lui voler des choses. Il se leva et alla tourner la clé dans la serrure, puis il fit un tour complet des lieux pour s'assurer que tout était bien en ordre.

Trois heures du matin ! Il se recoucha mais n'arrivait pas à se rendormir. Il pensait à Célestine: quand même, elle a un sacré toupet ! Bon, d'accord, il avait peut-être un peu exagéré hier soir en la bassinant avec ses problèmes de boulot, mais de là à s'en aller ! Ils auraient pu tout aussi bien avoir un réveil agréable avec des calins le matin, ça met en forme pour le restant de la journée. Oui mais voilà, Alain a beaucoup de mal à assumer depuis qu'il absorbe du Tranxen. Ça lui coupe une grande partie de ses moyens physiques. Et cette petite bonne femme est très demandeuse ! C'est bien gênant tout ça...Et puis demain il reprend le travail. De nouveau cette vie d'enfer, lever à cinq heures, train à six, arrivée à Paris, métro pendant trois quarts d'heure. Et rebelote le soir...

Sa vie est réglée comme du papier à musique. Il se comporte en véritable robot, ne fonctionne que par automatismes. Le soir il réitère toujours le même scénario: une fois qu'il a pénétré dans son appartement, il se déshabille, met son linge au sale, prend une douche assis dans sa baignoire. Il se frotte longuement partout avec une brosse. Après la douche il sort du placard le linge propre du lendemain et il l'étale religieusement sur la commode: un slip, une paire de chaussettes, la chemise qu'il a repassée lui-même et la cravate assortie. Avant de grimper dans son salon, il nettoie la baignoire et l'essuie en prenant soin de ne laisser aucune goutte sur les carreaux. Une fois rendu au premier, il se prépare un repas sommaire tout en écoutant la radio, puis il redescend se coucher.

Le samedi, jour de repos, tout est également programmé : le matin, passage au pressing pour y déposer son costume de la semaine. Par la même occasion il fait les courses pour la semaine suivante. De retour chez lui, c'est l'opération aspirateur, lavage du linge de corps et des chemises. Ne pas oublier le repassage des chemises de la semaine précédente ! La matinée s'achève sur un repas vite pris suivi d'une sieste réparatrice.

A la soirée, il retourne au pressing récupérer le costume et prépare un repas en vue de la visite hebdomadaire de ses enfants. C'est le seul moment où il peut les voir et prendre de leurs nouvelles. La soirée se finit en général vers une ou deux heures du matin. Il s'octroie une grasse matinée le dimanche matin et l'après midi il se rend aux sorties organisées par le club de rencontres, celui-là même où il a fait la connaissance de Célestine. En règle générale il se couche vers 22 heures le dimanche. Et c'est reparti : lever à cinq heures...

Dans tout cela, il reste bien peu de place pour une femme. De temps à autre, à la rigueur et à condition qu'elle ne vienne pas perturber l'ordre des choses sinon il devient angoissé et agressif. Or, Célestine était l'empêcheuse de tourner en rond, elle voulait se mêler un peu de tout, il avait peur qu'elle cherche à s'incruster.

De son côté Célestine rentrait à vive allure chez elle. Au fur et à mesure qu'elle avançait sa colère augmentait. Elle trouvait qu'il était bien ennuyeux, casanier, susceptible et hypocondriaque.

— Il est chiant ce type !  était sa seule lithanie du moment. Après tout, qu'est-ce qu'elle avait à faire de lui ? Elle n'attendait pas grand chose, juste passer des moments agréables, avoir des conversations réciproques et non pas ces monologues qu'il lui infligeait à chacune de leurs rencontres. Et puis elle le trouvait radin, mesquin. Finalement en arrivant devant son immeuble elle avait pris la décision de ne plus le revoir. Elle se coucha et s'endormit aussitôt. Elle avait cette chance de pouvoir dormir sereinement, le sommeil avait toujours été pour elle un refuge quand les choses ne se passaient pas comme elle le souhaitait.  

Le lendemain elle attendit onze heures avant de téléphoner à Alain. L'accueil fut glacial, mais elle s'en doutait un peu, il manquait d'humour et aurait dû se questionner davantage pour comprendre ce départ en pleine nuit. Il resta sur ses positions, la traita de femme versatile, écervelée  et il finit par ses mots qui la firent éclater de rire : « belle bourgeoise ! » Elle apprécia le -belle- mais pas le - bourgeoise-. Finalement, excédée par le ton agressif que prenait la conversation, elle lui souhaita bonne chance pour sa vie future et raccrocha le téléphone. Inconsciemment elle aurait souhaité qu'il la rappelât mais il n'en fit rien. Ce qui la conforta dans l'idée qu'il ne tenait pas vraiment  à elle.

Pour clore ce chapitre elle inscrivit sur son carnet à la date du vingt trois juin :  Rupture avec Alain. Comme dit le proverbe, un de perdu, dix de retrouvés.

Cela ne l'attrista guère en fait. Elle avait senti intuitivement que cela ne marcherait pas entre eux. Elle aurait dû faire beaucoup de concessions et elle n'en avait plus envie.

(Changement de décor, changement de musique !)


podcast

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Au même moment à Marrakech Ivan venait de boucler sa valise. Son avion ne décollait qu'à vingt-deux heures le soir. Il serait à Paris vers deux heures du matin et il irait coucher chez lui. Il pensait partir à Tours dans la matinée du lundi.

Il décida donc de passer la journée à flâner dans la Médina, aller saluer d'anciens amis qu'il avait retrouvés lors de son retour dans cette ville. Il aperçut Ali qui était en train d'installer sa table de travail devant le club Méditerranée. Ali Moustapha exerçait la profession  d’écrivain public et en dehors des Marocains pour qui il travaillait gratuitement, il vivotait en faisant des signatures de prénoms pour les étrangers, avides d'exotisme. A cette heure de la journée la place Djemaa-el-Fna était presque déserte et les deux hommes se rendirent  aux  terrasses de l'Alhambra pour y boire un thé à la menthe et observer les allées et venues qui ne tardèrent pas à se produire.

 

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Ils parlèrent des femmes, de leurs femmes. Ali avait eu quatre enfants, les deux plus grands étaient partis poursuivre leurs études à Rabat. Restaient les deux filles qui posaient de sérieux problèmes ! La société s'émancipait à vive allure et les hommes avaient bien du mal à accepter le changement radical qui se produisait. Ils perdaient leurs repères et, du même coup, toute autorité.

Ivan se rendit ensuite dans les ruelles proches. Les premiers touristes commençaient leur parcours du combattant, bouteille d'eau à la main, numérique au cou, chapeau sur la tête. Ivan déplorait beaucoup cette invasion d'Européens à la recherche d'un orientalisme à bas prix. Mais d'un autre côté, cela permettait à ce pays de prendre un peu d'oxygène grâce à l’apport des devises étrangères. Finalement chacun y trouvait donc son compte.

À suivre

vendredi, 11 décembre 2009

454. Célestine Chardon -15-

           LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON


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Chapitre 15 : Marrakech

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A Marrakech, Ivan était en pleine fièvre créative. Mohamed lui avait présenté le responsable du jardin  Majorelle, aussi avait-il  accès libre et gratuit dans ce jardin au cœur de la ville, à l'heure où les touristes ne sont pas admis. Il s'y rendait chaque matin et croquait dessin sur dessin sur son carnet. Il se sentait fébrile, pris par le désir de rendre au mieux ce qu'il ressentait dans cet endroit magique. Le jardin était une vraie palette de couleurs avec des nuances de bleu et de jaune extraordinaires. Il savait par expérience que cette fièvre ne durerait pas et qu'il fallait qu'il  dessine intensément, d'autant plus qu'il devait exposer à Berlin en automne. Et c'est dans cet endroit qu'il puisait son inspiration, qu'il changeait tout à fait de style...Sa peinture jusqu'alors abstraite et sombre, où l'on ressentait ses dérives, devenait tout à coup flamboyante, figurative, pleine de force, d'exaltation. C'est cela, il était devenu exalté ! Comme si, d'un seul coup, il avait été touché par une baguette magique qui l'avait sublimé.

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Il revenait ensuite chez lui. Al-Chayma, la jeune et belle épouse de Mohamed lui préparait alors du thé à la menthe qu'elle allait ensuite lui monter sur la terrasse. Là, il peignait...il y avait plusieurs toiles commencées. Dans le coin ombragé, il avait disposé les premiers tableaux finis et de temps à autre, il leur jetait un coup d'œil, satisfait du résultat. 

celestine15a.jpgPlusieurs fois, Al-Chayma lui avait servi de modèle. A cette occasion elle revêtait un costume traditionnel et se maquillait. Elle était très belle, avec sa longue chevelure de jais qui lui tombait au bas des reins. Souriante mais discrète, elle formait avec Mohamed un couple qu'il enviait. Dans la maison, c'est elle qui était chargée de toutes les tâches ménagères. Elle savait faire à merveille les cornes de gazelle, le pêché mignon d'Ivan depuis sa petite enfance. Il la regardait quand elle cuisinait et il revoyait Fatma,  celle qui l'avait pratiquement élevé, celle qui lui avait appris à connaître et à aimer ce pays. Il aimait aussi reparler arabe et Al-Chayma riait aux éclats quand il se trompait !

Bref, il aurait voulu que le temps cessât de tourner. Oui, mais voilà, il était pris par le travail et surtout par les soucis. Il devait à tout prix se séparer de sa femme Simone, dont les frasques faisaient depuis quelques mois la une de tous les journaux à scandales. En ce moment, elle était à Ibiza, partie rejoindre des amis et il n'avait aucune peine à imaginer ce qu'elle y faisait. Il en avait soupé de cette vie superficielle, il aspirait à autre chose, mais il ne savait pas exactement quoi, quelque chose de plus simple en tous les cas.

Simone, qui se faisait appeler Cindy, avait obtenu ce qu'elle souhaitait. Elle était connue dans le monde du show bizz et Ivan allait devoir lui verser une pension alimentaire qui lui permettrait de vivre aisément jusqu'à la fin de ses jours.

— La garce ! songea t-il, elle a  bien manœuvré. Mais après tout, c'est de bonne guerre.

Que pouvait-il imaginer d'autre ? Il l'avait épousée sur un coup de tête à une époque de sa vie où il dérivait complètement, pris entre l'alcool et la drogue. Ils s'étaient rencontrés dans une soirée chez des amis communs. Elle était alors mannequin et il fut attiré par son physique. Elle savait qu'il était déjà célèbre dans le domaine artistique et elle sut le rendre dépendant de ses charmes. Hélas Ivan s'aperçut très vite qu'il n'avait aucun point commun avec elle. Ils décidèrent donc de vivre chacun de leur côté. Il leur arriva plusieurs fois de se croiser lors de vernissages ou de soirées privées. Elle changeait d'amants très souvent. Leurs deux enfants, des garçons, avaient été mis en sécurité à la campagne. Ils étaient élevés par les parents de Simone, deux braves vieux scandalisés par la vie dissolue de leur fille et qui adoraient leurs petits-enfants. Ivan allait leur rendre visite régulièrement et chaque année il emmenait ses fils en voyage avec lui à travers le monde.

Plus de vingt années s'écoulèrent ainsi. Simone avait perdu de son éclat. Elle avait grossi sous l'effet de l'alcool et des barbituriques. Sa carrière de mannequin avait été aussi brève que fulgurante et elle voyait en Ivan sa seule bouée de sauvetage. Mais elle savait également qu'elle n'aurait jamais son pardon. Elle fit donc en sorte de lui gâcher la vie jusqu'à ce qu'il accepte ses conditions... Ce qu'il fit, car il était fatigué Ivan, fatigué de ce monde factice. Il était en quête d'authenticité mais sans savoir où précisément la trouver. En ce moment à Marrakech, il flirtait avec l'authentique mais cela ne pouvait pas durer.

C'est donc avec une grande joie qu'il reçut l'annonce de Marc. Celui-ci lui décrivit brièvement les lieux, l'état des bâtiments, le fait qu'il y avait non seulement un étang, mais encore un accès direct dans la plus belle forêt de Touraine puis il termina par le prix:

—Trois millions d’euros, mais c'est à débattre ! s'empressa d'ajouter Marc. Le gros œuvre est en bon état.

— OK, je serai à Tours lundi. Passez-me voir dans la journée avec le dossier. Appelez-moi avant.

Et il raccrocha. Il devait déjà quitter sa chère maison. Il poussa un soupir, mais en même temps il était heureux à l'idée de découvrir un nouvel endroit pour y vivre enfin autrement qu'à Paris.

Pendant ce temps, à Tours, Alain était rentré des Landes. Il pestait après cette semaine où il n'avait pas cessé de pleuvoir. En y réfléchissant, la pluie était apparue quand Célestine était partie.

— Elle porte la poisse cette bonne femme ! maugréa t-il tout en sortant ses affaires de la caravane. La bâche qui servait d'auvent était encore trempée et sentait déjà le moisi. Cela finit de le rendre d'une humeur de chien. Il était aux environs de dix neuf heures quand il appela Célestine.

— Ça y est, je suis de nouveau chez moi : tu veux passer ?

— Oui, je veux bien. Tu n'es pas trop fatigué ? Sinon on remet ça à demain.

 — Non, je suis en pleine forme. Par contre, apporte de quoi dîner car je n'ai rien dans mon frigo!

Une heure plus tard Célestine arrivait devant son immeuble. Elle trouva Alain plutôt pâlot mais se garda bien de faire la moindre réflexion. Durant le dîner il lui raconta ses occupations, à vrai dire assez restreintes. Par chance il avait emporté son ordinateur portable ce qui lui avait permis de travailler. Célestine se retint de lui dire que c'est bien les vacances pour travailler, c'est fait pour ça d'ailleurs sinon on s'ennuie ! Il lui proposa de rester dormir. Elle espérait un geste de douceur, un petit baiser dans le cou. Hélas elle dut vite déchanter. Une fois installés dans le lit, il se mit à parler d'un dossier particulièrement important qu'il avait à traiter et se lança dans des explications longues, fastidieuses et parfaitement incompréhensibles pour Célestine. Puis, silence.... Elle se retourna et s'aperçut qu'il s'était endormi ! Un comble. Il l'avait abrutie avec ses histoires durant toute la soirée et là, maintenant, monsieur dormait !

Elle était stupéfaite, puis la colère l'envahit peu à peu. Elle attendit une petite heure. Enfin, sans bruit, elle se leva, s'habilla à la hâte dans le noir, prit ses chaussures à la main, se dirigea à tâtons dans le couloir  et elle sortit en claquant la porte de toutes ses forces ! Elle dégringola les escaliers à toute allure et se retrouva dans la rue avant même qu'il ait eu le temps de se réveiller et de se rendre compte qu'elle était partie.

À suivre

jeudi, 10 décembre 2009

451. Célestine Chardon -14-

                         LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

Chapitre 14 : la propriété


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Alain l'avait appelée le soir même au téléphone ; il s'était mis à pleuvoir après son départ et cela n'avait pas cessé de la journée. Quelque part cela la remplit d'aise de savoir qu'il avait passé toute sa journée enfermé dans sa boîte à œufs. Le lendemain dans la journée elle alla chez Lucie. Celle-ci finissait de ranger ses affaires dans la valise car elle partait rejoindre ses parents en vacances dans l'île de Ré.

— Si tu veux, tu peux venir, il y a de la place, et plus on est de fous, plus on rit !

Mais Célestine n'avait pas envie de bouger. Marc Legendre arriva à cet instant, il était dans tous ses états. La veille il s'était fracturé la jambe droite en tombant dans l'escalier et il devait supporter un plâtrage durant un bon mois.

— Ça m'ennuie d'autant plus que je ne peux pas conduire et je ne veux pas repasser l'affaire de la propriété à un collègue. Je venais voir si, à l'occasion, l'une de vous deux ne pourrait pas me servir de chauffeur pour mes visites. Je vous rembourserai bien sûr les frais d'essence et si l'affaire se fait, je saurai m'en souvenir, rajouta t-il d'un air sous-entendu. 

— Moi je ne peux pas, je pars demain matin, répliqua Lucie consternée.

Célestine réfléchit un bref instant. Elle n'avait pas de projet précis en cours et curieuse comme elle était, l'idée de voir de belles propriétés la tenta.

— Ecoute, moi je veux bien, je n'ai aucune obligation particulière en ce moment.

— C'est génial ! cria t-il en lui sautant au cou. Tu me sauves la vie ;  il ne me reste que quinze jours avant le retour de Souborovski et jusqu'ici je n'ai rien trouvé qui correspond à ce qu'il veut. Pierre m'a refilé une liste d'endroits susceptibles de convenir. Parmi tout ça, j'en ai sélectionné deux ou trois. Es-tu libre cet après midi ? On pourrait aller jeter un coup d'œil.

— Pas de problème, dit Célestine, ravie à la fois de servir de chauffeur et d’aller se balader. En plus, Marc était un gentil garçon, plein d'humour, on ne s'ennuyait jamais avec lui. D'ailleurs Célestine ne comprenait pas pourquoi lui et Lucie ... Elle trouvait qu'ils allaient bien ensemble. Mais bon, ce n'était pas ses oignons !

Quand Marc arriva en début d'après midi, il avait avec lui une liste de trois propriétés dans le sud du département.

— Allez Célestine, en route ! direction l'autoroute vers Poitiers, nous sortirons à Sainte Maure.

Durant le trajet Marc lui expliqua ce que recherchait le peintre.

— Il veut quelque chose de grand, de vieux, même si c'est en mauvais état, cela lui importe peu, un endroit retiré de tout, et en plus il lui faut de l'eau à proximité!  

— Eh bien dis-moi, cela ne doit pas être facile à trouver !

— Non, je ne te le fais pas dire, lui répondit Marc.

La première visite fut un échec. Certes, il y avait de quoi faire quelque chose de bien, mais la route passait juste au ras de la porte d'entrée de la propriété et il n'y avait pas d'eau à proximité. La propriété suivante était assez vaste, entourée d'un grand parc, mais elle était située dans un bourg et un lotissement avait été construit le long des murs d'enceinte. Ils reprirent la route. Marc avait une troisième adresse, mais ils arrivèrent trop tard : la propriété avait été vendue un mois auparavant.

— Bon, on va rentrer, fit-il un peu déçu mais en sachant bien toutefois que l'affaire serait difficile.

Ils continuèrent leurs recherches les jours suivants. Chaque soir Célestine recevait un appel d’Alain qui voulait savoir ce qu'elle faisait. Elle ne lui dit pas qu'elle était occupée, elle racontait n'importe quoi, ce qui lui passait par la tête à ce moment-là. Quant à lui, il profitait des brèves éclaircies pour aller piquer une tête dans l'eau, sinon il lisait. Elle savait que le temps sur la côte était particulièrement mauvais, les gens du coin s'en plaignaient aux informations tous les soirs.

La semaine s'écoula. Pierre, entre temps, avait réussi à obtenir de nouvelles adresses et Marc, toujours accompagné de Célestine, avait fait à peu près le tour du département. A chaque fois, il y avait toujours un truc qui clochait : soit c'était trop petit, soit il n'y avait pas d'eau soit... Il commençait à se dire que l'affaire allait lui passer sous le nez, quand, un après midi, en rentrant de Chinon par la nationale qui coupe la forêt domaniale, Célestine lui dit alors:

— Tiens, ça me fait penser que je connaissais  une belle demeure dans le coin autrefois. Tu veux qu'on aille y jeter un coup d'œil ? On ne sait jamais.

— Si tu veux, fait-il démoralisé. Au point où j’en suis.

Célestine quitta la nationale et s'engouffra sur une petite route déserte. On était en plein cœur de la forêt et ça sentait bon la résine. Après quelques kilomètres durant lesquels ils ne croisèrent pas une seule voiture, elle obliqua à droite, sur une petite route où un panneau indiquait que c'était une voie sans issue.

— Tu es sûre de ne pas te tromper ?

— Ne t'inquiète pas, je me souviens bien de l'endroit.

La route descendait légèrement et serpentait. Ils passèrent devant une ou deux fermes. Un peu plus loin dans un champ, des vaches paissaient tranquillement. Certaines étaient couchées à l'ombre sous les arbres. Elles se retournèrent au passage de la petite voiture. Célestine avait ralenti. On apercevait une clairière un peu plus loin.

— Regarde bien, dit-elle alors à Marc, on arrive presque !

La route tourna un peu sur la gauche et bientôt apparut la propriété, celle que Marc pensait ne plus jamais trouver.

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— Hou ah ! s'écria t-il, c'est grandiose!

Elle gara la voiture dans l'herbe, un peu plus loin. Puis ils descendirent et firent le tour de la bâtisse imposante qui se dressait vers le ciel.

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— Oh lala, ça a de la gueule ! fit Marc ébloui.

— Oui, c'est une ancienne abbaye qui est tombée peu à peu à l'abandon. Elle a longtemps servi de grange aux paysans du coin. Viens voir, derrière il y a un étang.

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Tout en boitillant Marc suivit Célestine qui semblait connaître les lieux par cœur. Il était subjugué par l'endroit, sûr et certain d'avoir trouvé la perle rare.

La pièce d'eau était alimentée par un minuscule cours d'eau et un petit pont l'enjambait et donnait un accès direct à la forêt de Chinon. 

 

— Mais comment as-tu connu ce coin ? demanda t-il, curieux.

— Oh tu sais, il y a bien longtemps, quand j'étais petite, il m'est arrivé de venir passer des vacances dans la ferme d'à côté  et alors avec les enfants du fermier on venait jouer là, dans les ruines. Pour moi c'est un peu un retour aux sources.

Eh oui, Célestine avait bien souvent imaginé qu'elle habitait cet endroit. Il avait été longtemps le décor de ses fantasmes. Elle était riche, elle voyageait beaucoup à travers le monde et elle aimait à se retrouver en ces lieux. Là elle jardinait, montait à cheval, s'occupait de ses animaux. Elle était secondée par un jardinier muet, sauvage mais beau comme un Dieu. Elle le logeait dans une petite maison attenante. Elle était bien sûr amoureuse de lui et...Mais revenons à la réalité !

Ils eurent le temps de passer à la mairie du village voisin. Là on informa Marc que la propriété était en vente depuis de nombreuses années et qu'il devait contacter le notaire d'Azay-le-Rideau pour en savoir davantage.

Le soir Alain annonça à Célestine qu'il rentrait plus tôt que prévu en raison du temps pourri. Il devait revenir le lendemain et espérait la voir le soir même. Mais elle s'en foutait Célestine, elle écoutait ce qu'il disait mais elle était complètement ailleurs...elle était cachée dans les ruines de son enfance. Elle lui dit toutefois qu'il n'avait qu'à l'appeler dès qu'il serait revenu et elle passerait le voir.  

Le lendemain était un samedi, le samedi 22 juin pour être précis. Marc réussit à joindre le notaire. Ils se rencontrèrent dans la journée et  Marc obtint tous les renseignements nécessaires pour monter son dossier. Le soir même il téléphonait à Ivan Souborovski.

À suivre

mercredi, 09 décembre 2009

450. Le retour de Jim



podcast

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Alcatraz émerge à peine des brumes du Pacifique. Jim est  au volant de sa Cadillac et file en direction des quais. Le jour vient juste de se lever et la route est déserte.

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Après avoir parcouru quelques kilomètres, il arrête sa voiture le long d’un trottoir. De l’autre côté de la rue se dresse un ancien entrepôt à l’abandon.

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Jim descend de voiture et tranquillement se dirige vers l’entrée. Son pas est assuré et, après avoir traversé l’entrepôt désaffecté où seul le vent émet quelques plaintes, il pénètre à l’intérieur d’une pièce qui devait servir de bureau autrefois. Là, sur une table recouverte de poussière se trouve un magnétophone ainsi qu’une enveloppe kraft. Jim ouvre l’enveloppe et en extirpe une cassette qu’il introduit dans l’appareil, tout en prenant connaissance du dossier et des photos contenues dans la dite enveloppe.

« Bonjour Monsieur Phelps … bonne chance Jim !»

Ayant pris connaissance du contenu de la cassette, Jim la pose ensuite sur la table et quelques secondes plus tard la cassette se désintègre.

Jim est rentré chez lui. Il se sert un whisky puis, se dirigeant vers la bibliothèque il saisit un dossier en cuir noir sur lequel les lettres I.M.F sont inscrites en or. Il s’installe alors dans un large fauteuil et ouvre le dossier. C’est l’instant où il va choisir ses partenaires pour une nouvelle mission secrète.

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Pour sa partenaire féminine il a un moment d’hésitation : Cinnamon ou Tinou ? Sa mission requiert une personne parlant parfaitement le français, aussi son choix se porte sur Tinou, même si elle n’est plus de toute première jeunesse. N’est-elle pas une comédienne de première ? Sans aucun doute à ce sujet…

Hier après midi, j’étais en pleine couture quand le téléphone sonna :

—Allo Tinou, Jim speaking, we could meet at two o'clock ?

—All right Jim !

Eh oui, depuis quelques jours je ne loupe pas un épisode de :

 

mardi, 08 décembre 2009

448. Célestine Chardon -13-

                      LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

Chapitre 13 : des vacances mouvementées

Le jeudi matin elle quittait sa maison, ayant confié les clés à son amie Roseline, la préposée au chat. Il faisait déjà très chaud, elle était partie de bonne heure et s'arrêta à mi-chemin pour faire une pause détente. La circulation était intense sur l'autoroute. Elle n'avait pas très faim et se contenta d'une part de flan et d'un jus d'orange qu'elle savoura tout en regardant des gamins jouer sur l'aire de repos.

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Quand elle arriva au camping, elle trouva la caravane vide avec un petit mot scotché sur la porte: « Je suis à la plage, je serai de retour vers 17h ». Elle prit alors son stylo et rajouta en dessous : « Je suis arrivée, je t'attends au café d'à côté. » Il était seize heures. Elle alla s'installer à la terrasse du bar et se commanda une énorme glace. Tout en la dégustant lentement, elle finit de lire son livre en cours. Elle regarda les immatriculations des voitures garées tout autour et constata qu'il y avait beaucoup d'Allemands et de Hollandais.

Il arriva bientôt en courant, il avait une casquette sur la tête et était rouge comme  une écrevisse. Il semblait très heureux de la voir. Il la conduisit jusqu'à la caravane, une minuscule et ridicule petite boîte ronde datant des années cinquante:

— C'est celle de mes parents, ajouta t-il en voyant la mine consternée de Célestine. Pour moi c'est amplement suffisant, elle ne me sert qu'à dormir. Viens, je vais te montrer la plage, j'ai envie de retourner dans l'eau car elle est très bonne.

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Célestine n'avait aucune envie de se baigner...Elle préférait d'abord voir comment les choses se présentaient, après elle aviserait. Ils marchèrent un certain temps à travers une forêt de pins parasols, l'endroit était assez sauvage. Ils gravirent une dune de sable et alors la plage apparut, immense, avec une mer agitée, bouillonnante. Les vagues, énormes, venaient s’échouer sur le sable dans un bruit fracassant. Il y avait encore du monde même si la plupart des gens commençaient déjà à plier les serviettes et à remonter en sens inverse. 

Ils s'installèrent assez près du rivage. Gilles adorait l'eau, cela se sentait. Il fut très vite en maillot, lui faisant remarquer qu'il en avait mis un uniquement pour lui faire plaisir.  Cela agaça prodigieusement Célestine qui lui répondit:

— Mais tu fais comme tu veux!

Alors il enleva son slip de bain. Célestine le trouva complètement ridicule. Il n'était pas très grand, assez rond et son sexe, engourdi par le froid, paraissait minuscule entre ses cuisses. Elle regarda ailleurs le temps qu'il s'élançait dans les vagues. Sur sa droite, le spectacle n'était guère mieux: il y avait là une vieille d'environ quatre-vingts ans, toute nue, qui se rhabillait en prenant tout son temps comme par plaisir. Ce n'était qu'un amas de plis partout. Quand elle se baissa pour enfiler son slip, ses deux seins flasques et creux pendirent lamentablement vers le sol, ses fesses pointues avaient perdu toute leur rondeur et les plis de son ventre retombaient sur son sexe. 

— Quel affreux spectacle,  pensa en elle-même Célestine. Elle enfila alors son gilet, renfonça son chapeau sur sa tête et mit ses lunettes de soleil. De l'autre côté, un bellâtre tout nu aussi  faisait des effets de torse devant sa femme et sa petite fille, toutes deux en maillot. Célestine cessa de l'observer quand elle s'aperçut qu'il commençait à avoir une excitation involontaire.

— Il ne manquait plus que ça ! se dit-elle et elle se résigna à ne regarder que devant elle... Alain justement ressortait de l'eau. Elle ne devait pas être chaude car il avait la chair de poule.

Ils rentrèrent au camping et préparèrent le repas du soir. Alain avait prévu plein de bonnes choses: ils commencèrent par un martini-gin, puis un second, dégustèrent un melon au porto, suivi d'un foie gras arrosé d'un bon Bordeaux. Ils finirent la bouteille avec le fromage de chèvre. C'est à ce moment que les flonflons de la fête se firent entendre.  

— Tu viens, il y a un dancing, on va aller y jeter un coup d'œil !  fit aussitôt Alain en entraînant Célestine par le bras.

Les voilà bientôt installés à une table. Sur la piste de danse toute une faune de jeunes entre quinze et vingt-cinq ans se trémoussent en rythme... Alain commande à boire. Célestine,  occupée à regarder les danseurs, ne fait pas attention et avale le petit verre d'un trait.

(Amis lecteurs, c'est l'instant où vous êtes priés de mettre le son !)


podcast

A un moment le disc-jockey passe des rocks. Alain l'invite à danser, elle ne se fait pas prier, elle a toujours aimé ça. Un rock endiablé, elle tourne et vire, riant aux éclats. Les jeunes se sont écartés pour les regarder. De retour à la table, Alain recommande deux autres verres. Sur la piste l'excitation monte, les jeunes s'en donnent à cœur joie.

Vers deux heures du matin tout s'arrête brusquement, la musique, les cris, les lumières. C'est à cet instant que les choses se gâtèrent...Quand Célestine se leva, elle eut l'impression que le monde autour d'elle basculait, elle avait la sensation d'être sur un navire qui tangue dans la tempête ; elle voulut avancer mais n'y arriva point. Ou plutôt elle avançait à la façon des crabes, c'est à dire de travers. Elle avait beau regarder en face d'elle, ses jambes l'emmenaient sur le côté ! Son cerveau ne commandait plus à son corps ! Le pire c'est qu'elle était très lucide. Alain dut venir à son secours et la maintenir fermement par le bras.

— Qu'est-ce que nous avons bu ? lui demanda t-elle alors.

— On a pris des vodkas, reprit-il. Lui ça allait, sûrement qu'il doit avoir l'habitude de boire pas mal pensa t-elle en se cramponnant à son bras comme un naufragé à une bouée ou n'importe quel objet flottant sur l'eau. Cela ne lui avait pas pour autant enlevé sa bonne humeur, elle riait aux éclats et soudain l'idée lui vint que l'air de la mer lui ferait peut-être du bien. Elle voulut absolument aller sur la plage pour se baigner, rien ne pouvait la retenir disait-elle...Alors Alain la conduisit à travers les dunes dans l'obscurité. On entendait le grondement impressionnant des vagues. L'air frais lui redonna un petit coup de fouet. Elle prit conscience qu'on ne voyait absolument rien, que les vagues devaient être particulièrement hautes et que si, par malheur elle allait dans l'eau, vu son état présent, elle risquait un malaise et personne ne la verrait...Son euphorie retomba d'un coup et un violent mal à la tête la prit. Ils firent demi-tour et rejoignirent la caravane. Elle réussissait à marcher droit mais avait une envie terrible de dormir. Elle se souvint vaguement s'être cognée la tête en pénétrant dans le pot à yaourt, s'être couchée toute habillée et plouf...plus personne.

Au petit matin, au moment où le soleil pointait ses premiers rayons au-dessus des pins parasols, elle ouvrit un œil. Il lui fallut un certain temps pour se remémorer la soirée de la veille. Elle avait très mal au crâne et son premier geste fut de se lever, sans bruit car Alain dormait profondément, sortir et respirer à pleins poumons. Pas un chat...c'est le moment idéal pour aller aux toilettes et prendre une douche se dit-elle.

Elle saisit le papier hygiénique car chacun doit se promener avec son rouleau, prit une serviette et sa trousse de toilette et s'en alla vers le bâtiment des sanitaires. La vue de la cuvette des toilettes, dans un état plus que douteux, lui provoqua des hauts le cœur. Elle ne comprenait pas que des gens puissent être aussi sales. Elle fila sous la douche et y resta un bon moment, l'eau chaude lui faisait le plus grand bien. Puis elle revint à la caravane, elle prit deux cachets d’aspirine pour faire passer son mal à la tête persistant. Il lui fallait un café !

Célestine était en colère après elle-même. Comment avait-elle pu se faire piéger de la sorte ? Elle aurait dû songer qu'elle n'avait pas mangé le midi. Mais tous les bavardages d’Alain l'avaient complètement abrutie. Après tout, c'était de sa faute à elle, pas à lui. Mais comment se fait-il qu'il n'était pas dérangé lui ? Elle songea alors qu'il devait avoir une certaine habitude pour que l'alcool ingurgité la veille ne lui fasse rien en apparence. Elle s'assit sur un dépliant et attendit qu'il se réveille.

Dans la caravane d'à côté, situé seulement à deux ou trois mètres, un couple d'Allemands s'agitaient. La femme apparut bientôt dans l'entrebâillement de la porte.

Guten Tag ! ach so, noch ein schönes Wetter heute, nicht wahr ?

La grosse allemande se prépara une bassine remplie d'eau puis, s'étant assise sur une chaise, mit ses pieds à tremper dedans. Spectacle hautement enrichissant, pensa Célestine. L'homme sortit à son tour. C'était un gros et grand gaillard, la soixantaine bien tassée, avec une bouteille de bière à la main. En apercevant Célestine, il leva sa bouteille et lui lança un « Bonchour matame ! »

Alain émergea à ce moment de sa boîte. Pas très aimable, il fit:

— Alors, ça va mieux ce matin ?

— Non, pas tellement, lui répondit-elle. J'ai un affreux mal au crâne, j'attends que les comprimés fassent de l'effet.

Il préparait le café ; Célestine voulut l'aider, mais il la repoussa, agacé :

— Ne touche à rien ! Ici tout a une place bien déterminée, laisse-moi faire!

— Bon, bon, je retourne m'asseoir, fit-elle, un peu offusquée de ce geste d'énervement. Je te demande de m'excuser pour ma conduite d'hier soir. Je n'ai pas l'habitude de boire et de plus je n'avais pas mangé le midi. Tu es en forme toi ?

— Oui, bien sûr.

— Bon, j'ai réfléchi. Je pense que je vais m'en retourner à la maison. Cette façon de vivre, être obligée de faire la queue pour aller aux toilettes, pour se laver, cela ne me convient pas du tout.

Elle vit son front se plisser. Il avait l'air déçu, mais après tout, tant pis ! Elle n'avait pas non plus envie de revivre les scènes de nudisme sur la plage. Et elle sentait bien qu'elle allait s'ennuyer ferme durant ce séjour.

— Tu comptes partir quand ? lui demanda t-il.

— Eh bien, j'attends un peu d'avoir moins mal au crâne et je pars après.

— OK, fit-il. Il servit le café, prit son livre et se plongea dans la lecture.

Elle voyait bien qu'il attendait son départ pour partir à la plage. Elle se dit alors qu'il valait mieux ne pas s'éterniser, quitte à s'arrêter en route pour se reposer. Elle se leva donc, rangea ses affaires dans son sac de voyage. Il la raccompagna jusqu'à sa voiture.

— Je t'appelle ce soir, lui dit-il en l'embrassant

— D'accord, et toi profite bien de ton séjour pour te reposer !

— Alors là, pas de problème, c'est l'idéal ici !

Elle le vit une dernière fois dans son rétroviseur, il faisait un signe de la main. Puis elle tourna à droite et sortit du camping.

Ouf ! s'écria -telle une fois sur l'autoroute. Elle était heureuse à l'idée de retrouver son petit "chez soi ". Le trajet fut particulièrement pénible à cause des maux de tête qui persistaient. Elle arriva à Tours en fin d'après midi, fatiguée, mais se marrant en imaginant la tête que feraient ses copines quand elle leur raconterait son expérience des plages avec et sans maillots !

À suivre