mardi, 18 mars 2014
49. Carnet de voyage en Éthiopie -14-
Jeudi 27 février : visite d’Harar, suite.
Située à 1855 mètres d’altitude, Harar est une ancienne ville fortifiée qui a été inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité en 2006 par l’UNESCO.
La vieille ville entourée de remparts a un charme réel avec ses maisons colorées, ses ruelles étroites. La ville est considérée comme le 4e lieu saint de l’Islam.
La maison dite « maison de Rimbaud » n’est pas la maison où vécut Rimbaud (celle-ci ayant été démolie), mais le poète y séjourna et le lieu a été transformé en un petit musée qui lui est consacré. Cette maison appartint à la famille de l’empereur Haïlé Sélassié.
Nous pénétrons également à l’intérieur d’une vieille maison traditionnelle, avec son petit jardin. L’intérieur est très particulier, les murs sont couverts d’objets. (voir la note jointe).
Nous flânons ensuite dans les rues de la vieille ville. Un arrêt dans le musée de la ville qui possède de beaux vêtements et divers bijoux anciens.
Nous nous retrouvons pour la pause déjeuner. Durant le repas, Muriel Robin fait circuler une enveloppe pour récolter le pourboire de nos trois chauffeurs qui nous quittent ce soir même.
L’après midi, nous faisons une balade hors des murs. Vue de la vieille ville :
Arrêt chez un marchand de souvenirs. Yolande Bidochon craque pour une plaque en bois représentant une girafe, le genre d’objet fabriqué en Chine et que l’on trouve sur tous nos marchés français, vendu par les Africains.
Voici donc son mari, Richard, qui se lance dans une très longue négociation pour obtenir le dit-objet à un moindre prix ; et ça dure, ça dure …
Comme il est le seul du groupe à vouloir acheter quelque chose, le marchand cède finalement et rattrape Bidochon dans la ruelle pour la transaction.
Il est à peine 16h et voilà que surgit bientôt un nouveau problème : nous devons en théorie assister au repas des hyènes à partir de 19h à la sortie de la ville. Il reste encore trois heures à attendre et certains préfèrent rentrer à l’hôtel à Dire Dawa ( les couples Bidochon et La Baule). Les choses sont évoquées tout net :
— On préfère rentrer à l’hôtel et prendre tranquillement l’apéritif au bord de la piscine. On n’a rien à foutre des hyènes !
Izhar, qui sans doute veut éviter les conflits, cède donc à leur demande et c’est Salomon qui est chargé de ramener ce joli monde à Dire Dawa. Mais avant, il faut donner les enveloppes aux chauffeurs ! Nous voici donc attablés à la terrasse d’un restaurant. Les chauffeurs prennent place en bout de table. C’est Mr La Baule qui est le nouveau détenteur de la fameuse enveloppe ( tiens, elle a changé de mains ?).
Il se lance alors dans un discours pompeux, très élogieux ; Izhar traduit au fur et à mesure aux trois chauffeurs un peu gênés. Tout en écoutant, je remarque que l’enveloppe a fortement diminué de volume depuis le midi. On peut penser que certains ont remplacé de petites coupures par de plus grosses. Enfin j’espère ! Mais j’ai soudain comme un doute …
Bref, l’enveloppe est remise et aussitôt les quatre nous quittent. L’un d’entre nous propose alors de dîner sur place, cela occupera le temps libre et ainsi nous n’aurons pas à attendre le retour à l’hôtel pour manger. Aussitôt Muriel Robin met son véto :
— Hors de question ! Nous dînerons comme prévu à l’hôtel !
Tout le monde s’écrase. Alors, on attend …
Certains sont partis se balader, mais il n’y a pas grand-chose à voir dans le quartier.
À 19h nous reprenons les 4x4 et allons voir le spectacle des hyènes. Dans les phares des voitures, on voit alors un bonhomme qui pousse des cris et peu à peu quelques hyènes tachetées s’approchent ; il leur jette alors des morceaux de viande qu’elles viennent récupérer. Très vite ce spectacle m’ennuie et je remonte dans la voiture. Peu après Sonia vient me rejoindre :
— C’est flippant, il balance les morceaux de viande jusqu’à nos pieds !
Avant de reprendre la route, je m’informe auprès d’Izhar – en compagnie de Sonia, Kiki et Ghislaine - pour savoir si le pourboire des chauffeurs était proportionnel au discours :
Après un léger silence, il déclare avec un sourire attristé :
— Ils ont été très déçus, c’est la première fois qu’ils reçoivent aussi peu.
— C'est-à-dire ? Précise !
Il nous indique alors le montant perçu par chacun, soit environ 70 euros. Si l’on considère le niveau de vie en Éthiopie, on peut en conclure que cela représente une somme relativement coquette ; cependant il faut déduire les frais d’hôtel et de nourriture qu’ils doivent payer sur quinze jours.
Durant le retour à l’hôtel, dans le 4x4, je fais un rapide calcul, sachant les sommes qu’ont données Kiki, Sonia et Ghislaine. Il faut en conclure qu’à nous quatre nous avons donné la moitié du pourboire ; ce qui revient à dire que les 8 autres ont donné environ 5 euros par chauffeur ! Un profond sentiment de révolte m’anime alors. C’est tout de même lamentable ! Durant ces quinze jours passés ensemble, ils ont été aux petits soins pour nous, portant les valises, installant les tentes, aidant les plus fragiles dans les passages périlleux – n’est-ce pas Yolande Bidochon ?- Tout ça pour obtenir le prix d’un café pris en terrasse à Paris !
Je ne suis pas la seule à bouillir dans la voiture ; Sonia est également très remontée.
Lorsque nous atteignons l’hôtel, je vais voir les deux chauffeurs et rallonge le pourboire. Je ne peux malheureusement pas leur expliquer la raison car ils ne parlent ni français, ni anglais. Je voudrais leur dire que parfois j’ai honte d’être française devant une telle attitude. Je n’ai pas envie que l’on me mette dans le même sac que ces mesquins, ces voleurs ( anecdote à suivre).
Sonia fait de même et nous décidons que nous ne participerons pas à l’enveloppe commune pour Izhar. Nous lui donnerons le pourboire de la main à la main.
Il est environ 21h et cette histoire m’a coupé l’appétit ; je prends une salade de fruits et vais me coucher. Auparavant, j'ai la valise à boucler car demain c'est le retour à Addis Abeba.
Demain je mettrai en ligne un diaporama sur Harar car j'ai fait pas mal de photos dans la ville.
À suivre
Les hyènes d'Harar :
17:00 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : voyage, ethiopie, harar
lundi, 17 mars 2014
48. Carnet de voyage en Éthiopie -13-
Jeudi 27 février : visite d’Harar.
Nous sommes dans un hôtel confortable. Le matin je me retrouve avec tout un groupe d’hommes occidentaux qui très probablement supervisent un gros chantier dans le secteur. À l’accent, je dirais que ce sont des Américains. En attendant que le buffet soit mis en place, ils fument en lisant le journal dans le salon. Ils sont certainement là pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Nous quittons l’hôtel à 8h en direction d’Harar. En chemin, nous nous arrêtons dans une petite ville où se tient un important marché de khat. Dans un affairement qui relève un peu du délire, la foule se presse, compacte et assez agressive ; on nous tripote, on nous bouscule … Bref, on nous fait comprendre que notre place n’est pas ici. C’est le moment de pratiquer les prises de vue à l’arrachée !
Richard Bidochon est au bord de la crise de nerfs, il se met à injurier tous les gens. Encore une chance que nous n’ayons pas rencontré de gens parlant Français !
C’est avec un grand soulagement que nous nous extrayons de cet enfer. Dans le coup, Sonia n’a plus du tout envie de tester le khat, moi non plus d’ailleurs.
Nous arrivons bientôt à Harar, ville où séjourna Arthur Rimbaud. Un guide local nous attend et nous emmène faire un tour sur un marché beaucoup plus calme que le précédent.
À suivre
Tout savoir sur le khat.
07:08 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, ethiopie, harar
samedi, 15 mars 2014
47. Carnet de voyage en Éthiopie -12-
Mercredi 26 février : d’Awash à Dire Dawa.
Nous quittons l’hôtel à 9h et retournons dans le parc national qui est à quelques kilomètres seulement de la ville car nous avons encore d’autres curiosités à y découvrir.
À l’entrée du parc un garde armé prend place avec nous. C’est encore l’occasion de faire quelques rencontres intéressantes :
Nous voici en haut d’une falaise dominant la rivière Awash. À cet emplacement se situe un ancien complexe hôtelier construit à l’époque de l’empereur Haïlé Sélassié et qui fut abandonné durant la période communiste. Les caravanes sont en bien piteux état ! Izhar nous informe que tout va être remis en état. Y a du boulot !
Un peu plus loin, on peut admirer les chutes d’eau.
Nous reprenons la route en direction de Dire Dawa. Pause déjeuner agréable sous les parasols.
Peu à peu la route grimpe à travers une région très verdoyante.
— Ça suit derrière ?
Vers 18h nous arrivons à l’hôtel Samrat où nous allons rester deux jours. C’est une bonne nouvelle car depuis le départ il faut faire et défaire la valise quotidiennement et ça devient une vraie corvée !
15:29 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : voyage, ethiopie, awash
jeudi, 13 mars 2014
46. Carnet de voyage en Éthiopie -11-
Mardi 25 février : d’Adama à Awash.
Il me plait bien cet hôtel, le cadre est très agréable :
Avant de quitter la ville, nous nous arrêtons à la poste pour acheter des timbres. Il est grand temps car j’ai toutes les enveloppes de Thierry à poster !
Eh bien, ce n’est pas une mince affaire. Par chance je passe en premier ; il a fallu plus d’une demi-heure avant que je puisse obtenir mes timbres ! En sortant de la poste j’aperçois l’employée qui justement récupère les lettres. Et hop ! dans le sac …
Arriveront-elles à destination ? J’en doute un peu, mais j’ai tort car figurez-vous qu’elles sont déjà parvenues en France, la preuve :
Nous prenons la route vers 9h en direction d’Awash. Arrêt confort pour quelques dames aux envies pressantes.
Tiens, des Chinois !
Ils sont très présents en Éthiopie, ils construisent les routes, rachètent des terres, bref ils envahissent peu à peu le pays, amenant leur propre main-d’œuvre. J’avais déjà remarqué leur présence en arrivant à l’aéroport où des avions entiers débarquent ces ouvriers chinois. C’est ça la mondialisation …
Nouvel arrêt dans le jardin d’un hôtel local, à l’entrée duquel se trouve un marchand de khat (j’y reviendrai ultérieurement).
— Où sont les toilettes ?
— Là-bas, mais je vous conseille plutôt d’utiliser celles d’une des chambres ouvertes, nous conseille Izhar.
Bon, courage, armée d’un mouchoir en papier, je pars en expédition.
— Non pas là, pas là non plus, beurk … Bon tant pis, je vais là !
Une fois de plus, je me marre toute seule en pensant à la tête que ferait Christine !
Nous arrivons à l’hôtel vers 14h et là se pose un problème de taille : des membres d’une délégation de l’ONU sont arrivés à l’improviste et ont réquisitionné d’office des chambres. Nous d’abord, les autres après ! Izhar est obligé d’insister pour que finalement nous puissions avoir chacun une chambre.
Nous déjeunons dans la cour, mais il y a tellement de mouches sur la table que ça me coupe totalement l’appétit. Je prends juste un bol de riz à la tomate.
L’après-midi est consacré à la visite du parc national d’Awash.
Les babouins nous attendent déjà à l’entrée :
Depuis le 4x4 ce n’est pas facile de photographier, néanmoins :
Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour une balade à pied jusqu’à des sources d’eau chaude dans les bassins d’émeraude ( 35°). Nous sommes accompagnés par un garde armé ainsi que par les chauffeurs qui piqueront une tête dans l’eau.
Quelques passages assez laborieux sur des pierres bancales au milieu d’un marécage. Je ne transporte que mon appareil photo autour du cou et j’ai la frousse de tomber à l'eau avec :
— Salomon, viens à mon secours !
Nous rentrons à l’hôtel à la nuit tombante. Je retrouve Sonia, Kiki, Izhar et les chauffeurs pour prendre un pot sur le toit de l’hôtel. L’ambiance dans le groupe s’est quelque peu dégradée, nous n’avons pour ainsi-dire plus aucun contact avec les autres – en particulier la famille Bidochon et la famille La Baule-.
Au dîner, j’avale un bol de soupe et je vais me coucher car je suis un peu fatiguée.
Pour en savoir davantage :
08:05 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : voyage, ethiopie, parc national, awash
mercredi, 12 mars 2014
45. Carnet de voyage en Éthiopie -10-
Lundi 24 février : en route pour Adama (Nazret).
Izhar nous explique que l’hôtel où nous venons de passer la nuit appartient à un célèbre marathonien éthiopien. Cet établissement attire la jet set d’Addis Abeba qui vient y passer le week-end. Ce matin toutes les belles voitures de la veille ont disparu. Tout ce beau monde est retourné vaquer à ses occupations.
Avant de quitter définitivement Hawasa, nous allons faire un tour au bord du lac voir les pêcheurs en pleine activité.
La première chose qui frappe est le nombre impressionnant de pélicans, mais aussi de marabouts !
— Bouh, l’affreux, que tu as le bec sale !
Sur la rive, les hommes s’activent au dépeçage des poissons et des petits restaurants proposent la dégustation de friture ou de soupe de poissons, tout ça dans une ambiance bon enfant.
Nous reprenons la route en direction du nord. Nous longeons la future autoroute reliant Addis Abeba à Hawasa. Dans quelques années la région sera méconnaissable !
Nous nous arrêtons bientôt au bord du lac Shala. Tout autour coulent des petits rus dont les eaux atteignent les 97°. Voyez les bulles à la surface !
Au loin on aperçoit des flamants roses. Depuis vingt le pompage intensif des eaux du lac pour l’irrigation a fait baisser dangereusement son niveau.
Pause déjeuner : je prends le plat traditionnel (le tips ?). Puis petite balade jusqu’à un embarcadère ; c’est l’occasion de photographier quelques beaux oiseaux
Et encore des marabouts, présents partout ! Jamais de ma vie je n’en avais vu autant en liberté !
Puis nous reprenons la route ; attention, le chargement de coton penche dangereusement :
Nous atteignons l’hôtel à la nuit tombante. Il est situé à l’entré de la ville, dans un havre de verdure et qui dit verdure dit … moustiques ! Une légère odeur d’insecticide règne dans la pièce et le nombre de cadavres gisant au sol en est une preuve. Néanmoins quelques spécimens plus costauds ont résisté. Pas grave, je mettrai la moustiquaire.
Je retrouve Sonia, Kiki et Izhar pour l’apéro journalier, un moment de détente très appréciable. C’est alors qu’arrive monsieur La Baule, tout excité :
— Dis-moi Izhar, tu ne sais pas si je pourrais avoir des cacahuètes ? ( Ah, la bouteille de pastis ne doit pas être encore terminée !).
— Attends, je vais demander !
Et Izhar se renseigne auprès du serveur.
Mais monsieur La Baule est pressé et il repart aussi sec. On saura le lendemain qu’il est parti en ville pour tâcher d’en trouver, en vain.
C’est alors que le serveur nous apporte un assortiment de petites graines toutes chaudes que l’on dégustera à leur santé !
Le dîner traîne en longueur, comme d’habitude. Le service est extrêmement long pour nous qui avons l’habitude de manger à toute vitesse. Plus les jours passent et moins je mange ; je me contente d’une soupe et d’une salade de fruits. En principe je me rattrape au petit déjeuner.
Je rejoins ma chambre avec plaisir car elle est spacieuse et le bureau me donne envie de m’installer et de mettre à jour mon carnet de notes.
À demain !
11:34 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, ethiopie, adama