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jeudi, 29 septembre 2011

208. Bilan d'une décennie -48-


podcast

Vendredi 12 janvier 2007 :

C’est sans aucune nostalgie que je quitte cet hôtel le lendemain matin. Nous nous dirigeons à présent vers Diên Biên, située à une centaine de kilomètres plus au sud. Ce nom évoque de bien douloureux souvenirs, n’est-ce pas ? J’y reviendrai en détails dans la prochaine note.

voyage, vietnam, dien bien phu

Pour l’instant nous traversons une très belle région montagneuse et verdoyante. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour prendre des photos.

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Ici, c’est un paisible village, situé à flanc de côteau.

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Plus loin, nous visitons un village thaï avec ses maisons sur pilotis.

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Diên Biên ( Phu, qui signifie district) n’est plus très loin à présent…

De nos jours la ville connaît un essor considérable. Cette vallée fertile a été déclarée « nouvelle zone économique » et attire une population de plus en plus croissante de montagnards pauvres. C’est aussi une plaque tournante pour le trafic de l’opium, le Laos n’étant situé qu’à seulement quelques kilomètres. Le passage au Laos ne peut s’effectuer qu’au sud de Diên Biên  et en ayant pris soin au préalable d’avoir pris un visa à Hanoï et d’y aller en bus. La zone reste interdite.

Pour la petite histoire, sachez qu’en 1999, quinze personnes furent condamnées à mort pour trafic de drogue. 

La ville ne présente aucun attrait spécifique. C’est une sorte de grande rue commerçante bordée de part et d’autre de magasins divers.

 

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Mais voici notre hôtel, le «Muong Thanh », situé au début de cette artère. Un hôtel spacieux, agréable. Il y a même une piscine au centre ! Un petit bar se trouve également à l’entrée. On  y trouve en vente ces fameuses bouteilles d’alcool de riz dont je vous ai parlé auparavant !

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Tout serait idyllique donc, si ce n’est un détail mentionné d’ailleurs dans «  le guide du routard » : en fouinant un peu du côté de la piscine, on peut découvrir, caché de la vue, un endroit sombre et nauséabond où est alignée une dizaine de cages. Dans ces cages très étroites sont enfermés des ours qui font pitié à voir tellement ils semblent stressés. Et pour cause ! A l’aide d’une seringue la bile de leur vésicule est régulièrement ponctionnée  afin d’en faire un alcool prétendument aphrodisiaque !

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Nous déjeunons au restaurant de l’hôtel avant d’entamer la visite historique. 

« Béatrice, Eliane, Anne-Marie, Huguette, Claudine, Gabrielle…» Pour certains d’entre nous, ces prénoms évoquent de bien tristes souvenirs. C’était il y a plus d’un demi-siècle, quelque part dans ce pays lointain que l’on appelait encore l’Indochine et où notre armée combattait pour une cause perdue d’avance. Nous avions déjà perdu la face lors de l’invasion japonaise de 1945.

Dans cette cuvette de Diên Biên, entourée de collines auxquelles les Français avaient donné de si jolis prénoms, une bataille décisive fut déclenchée le 13 mars 1954 qui devait durer jusqu’au 7 mai, date à laquelle la dernière colline (Eliane) tomba aux mains du Vietminh.

A 17h30 ce jour-là le PC du général De Castries est pris d’assaut.

« Il y eut soudain un surprenant, un terrible silence. Après 56 jours et 57 nuits de bruit et de fureur, nous eûmes l’impression, tout à coup, que nous étions devenus sourds.» (Pierre Schoendoerffer).

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Voilà, j’y suis, et je dois dire que c’est un moment particulièrement émouvant. Les chiffres parlent d’eux mêmes : 3000 morts, 4000 blessés, 10 000 prisonniers dont seulement un tiers reviendra des camps vietminh.

 

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Nous grimpons en haut de la colline Eliane qui domine à peine la ville. Juste à côté nous pouvons apercevoir l’énorme trou fait par l’explosion de 900 kilos de TNT que les combattants vietminh avaient fait sauter.

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Un peu plus loin nous traversons le pont construit par les Français et franchi 53 ans plus tôt sous les cris de :« xung phong !» ( à l’assaut).

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Et voici enfin le Q.G du général De Castries. Les salles sont vides. Dans la première on repense au colonel Piroth, commandant de l’artillerie, qui se suicida le 15 mars 1954.

L’endroit fait penser à un tombeau hanté par des fantômes. Impressionnant !

Ne cherchez pas le cimetière des soldats français. Il n’y en a pas. Les morts furent enterrés ça et là, sur les lieux des combats.

 On franchit alors la route et on se trouve face à l’entrée d’un jardin bien entretenu, au milieu duquel trône un monument. Ce monument a été édifié par un ancien combattant de l’armée française, Rolf Rodel, le 7 mai 1994 à l’occasion du 40e anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu. Nous déposons alors un bouquet de fleurs et nous nous recueillons un instant…A ce moment là, je pense au père de Mimi, je pense aussi à quelques amis de mon père qui avaient eu la chance d’en réchapper par miracle, je pense à cette infirmière que j’ai connue autrefois et qui avait accompagné les soldats durant toute la campagne. 

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À suivre



VIETNAM 2 par cheztinou

vendredi, 23 septembre 2011

201. Bilan d'une décennie -46-


podcast

Mercredi 10 janvier 2007 :

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Le départ de l’hôtel est prévu à 8h30 mais dès le lever du jour je suis déjà dans la rue ! C’est en fait le seul moment de libre où je peux flâner à mon aise et photographier sans précipitation. Encore une chance que le petit déjeuner soit prêt dès 6h30…

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Me voilà donc partie dans les rues de Sapa. L’animation est déjà intense. De bonnes odeurs de grillades se font sentir et pour un peu je remangerais bien.

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Tout près de notre hôtel se dresse l‘église, vestige de la présence française. Juste derrière, dans le petit jardin on peut apercevoir le père Noël et la crèche, ainsi que deux tombes de Français (des prêtres ?).

A 8h30, le groupe quitte l’hôtel et le minibus nous conduit à quelques kilomètres de là. Le guide nous a prévenu :

—  Ce matin, marche à pieds d’environ 2 heures. Mais il faut se méfier avec lui car on a remarqué qu’il n’avait aucune notion des distances et du temps ! On s’attend donc toujours au pire… (N’est-ce pas Alain ?).

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Le car nous laisse en haut d’une colline et là, le spectacle est grandiose. La vallée s’offre à notre vue, à moitié cachée par la brume matinale. On peut admirer les rizières en terrasses, les petits cours d’eau qui serpentent au creux de la vallée.

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On déambule ainsi pendant près de trois heures, à la découverte des maisons, des gens qui vaquent tranquillement à leurs occupations quotidiennes. Pas de stress ici, tout n’est que calme, sérénité, gentillesse aussi. Quelques femmes nous invitent à pénétrer à l’intérieur de leur maison. Cette promenade fut un véritable régal ! Peu à peu le brouillard se dissipa…

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Dans un petit village nous avons pu voir une petite école.

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Quel dommage que nous n’ayons pas pu rester là pour déjeuner. A ce propos, il faut savoir que nous avons mangé vietnamien tous les jours, mais à la sauce européenne, c’est à dire que nous avions une cuisine adaptée (pas trop pimentée et surtout avec une hygiène alimentaire à peu près sûre). Il faut savoir que l’hygiène laisse quand même beaucoup à désirer. A nous de prendre nos responsabilités si nous voulions goûter ce qui était proposé dans la rue (ce que j’ai fait à plusieurs reprises sans soucis mais bon…).

Au détour du chemin, nous croisons un couple de jeunes mariés.

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Donc nous rentrons à Sapa pour le déjeuner, au restaurant des «  Mimosas ».

Après le déjeuner, nous partons faire une promenade digestive sur le marché local. C’est très coloré et animé.

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A 15h, nous nous retrouvons tous pour entamer la deuxième marche de la journée. Cette fois-ci nous partons de Sapa à pieds et nous nous dirigeons vers une vallée très encaissée où se trouve une cascade. Alain, prévoyant, décide de nous attendre en haut.

Et nous voilà donc partis : ça descend sur plusieurs kilomètres et on commence à fatiguer. C’est vrai ça, on n’a pas choisi ce voyage pour faire du trekking… M’enfin, comme dirait Gaston, on y est , il faut bien continuer.

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Arrêt photo devant la cascade. Ce n’est pas le tout, il faut maintenant remonter ! Le groupe s’est largement dispersé et Tien, notre guide, nous indique alors un chemin différent pour le retour. Huguette, Roselyne et moi  commençons donc la remontée vers Sapa. Gilles, le jeune marié qui est habitué aux randonnées, s’est gentiment proposé de nous accompagner et tout le long du chemin il nous prodigue des conseils, comme si nous étions des gamines :

—  Buvez les filles, vous vous déshydratez, respirez profondément… !. A un endroit, il faut enjamber un petit ru qui se jette dans le ravin. Oups, ne pense pas au vertige Tinou !

On rejoint enfin la route en terre…..Là, quelques motos taxis attendent les clients. Je dois être au bord de l’épuisement car Huguette et Roselyne me conseillent de rentrer derrière un de ces motards de la montagne. Personnellement je trouve qu’elles n’ont pas l’air mieux que moi, mais après tout, pourquoi se fatiguer inutilement ?... Me voici donc enfourchant la moto et hop ! c’est parti pour une montée rocambolesque. Je me dis que j’ai bien fait de faire de la moto avec Mimi l’année dernière, sinon je n’aurais jamais eu le courage de grimper. Dans le coup j’atteins rapidement Sapa et j’en profite pour aller dans un cybercafé pour donner de mes nouvelles à ma fille.

Le soir, j’apprends que le guide est revenu tranquillement en moto, passant sous le nez des quelques attardés du groupe qui en sont restés un peu estomaqués ! Imaginez qu’on soit tombé dans le précipice ? J’apprends également que mes deux acolytes ont pris aussi une moto taxi.

Les courbatures n’apparaîtront que quelques jours plus tard…

Pour l’heure nous allons dîner et nous coucher.

A suivre

Plus de photos dans le diaporama qui suit :

mercredi, 21 septembre 2011

200. Bilan d'une décennie -45-


podcast

Mardi 9 janvier 2007, suite :

 

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Avant d’atteindre Lao Cai, nous faisons un nouvel arrêt dans un village où la cueillette du thé vert vient d’être faite récemment et les arbustes ont été taillés pour la récolte suivante. Un village pauvre, mais où les gens sont heureux de nous accueillir. Dans toutes les maisons il y a l’électricité et souvent une télé, même si le sol est en terre battue. Les femmes possèdent toutes une machine à coudre. Elles font elles-mêmes leur costume dont elles sont très fières !

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A Lao Cai nous nous rendons d’abord devant l’entrée du pont qui enjambe le fleuve Rouge. De l’autre côté c’est la Chine.

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Les marchands chinois traversent quotidiennement le pont pour venir vendre leurs produits.

 

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Après le déjeuner, petite pause sur la place de la gare de Lao Cai, là même où nous sommes arrivés le matin. J’en profite pour goûter à un jus de canne à sucre broyée dans cette archaïque machine. Délicieux !

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Puis nous regrimpons dans notre petit car. Cette fois-ci, les femmes se mettent à l’avant du car. La secouette  « Orangina» du matin, nous la laissons volontiers à ces messieurs !

 Cette fois-ci nous prenons la route vers le sud en direction de Sapa. Une distance de 38 kilomètres que nous allons parcourir en trois heures.

A environ mi chemin, nous nous arrêtons dans un autre village, peuplé de Hmong noirs. Les habitants de ce village pauvre vivent en altitude dans une région assez ingrate et froide.

Les femmes Hmong nous ont vu arriver depuis la route et quand le car stoppe à l’entrée du village, elles sont déjà là à nous attendre pour nous proposer leur  artisanat  petits sacs, pochettes etc). Me voici donc entourée par deux femmes qui ne vont plus me lâcher d’une semelle tout le long de la balade. Et elles sont curieuses !

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« Comment tu t’appelles ? Quel âge tu as? Tu as des enfants ? »

Le soleil décline dans le ciel et le froid commence à se faire sentir. On imagine sans difficulté que leur vie est bien précaire. Dans leurs maisons, même si la télé est bien présente, il n’y a aucun confort. Un brasier se consume au centre de la pièce principale et dans la pénombre on distingue l’homme de la maison qui s’est endormi sur sa chaise ! L’alcool de riz ou l’herbe du coin ont eu raison de lui ! Ce qui fait beaucoup rire les femmes Hmong qui le secouent comme un prunier pour le sortir de sa torpeur !

Au-dehors une ribambelle d’enfants errent, souvent pieds nus dans la boue. Je songe alors à « nos chères têtes blondes » que l’on sur couve chez nous… Quel terrible contraste ! Et cependant ces enfants n’ont pas l’air malheureux. Ils vivent dans la pauvreté, certes, mais ils ne souffrent pas de la faim et surtout, surtout, ils sont élevés dans le respect de la famille et les liens entre les différentes générations sont très importants. On retrouvera ça dans tout le pays.

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Mes deux copines me raccompagnent jusqu’au car et se font de plus en plus pressantes.

« Dis, t’achète à moi ? »…C’est ainsi que je suis repartie avec cinq ou six sacs brodés et quelques écharpes. En contre partie, je leur ai demandé de poser pour la photo. Voici donc mes deux copines :

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Nous arrivons enfin à Sapa. Située à une altitude de 1650 mètres, Sapa est un ancien site militaire français construit vers 1912. Puis la petite ville se transforma en station thermale. Il subsiste encore de belles demeures coloniales.

Aujourd’hui Sapa est devenu assez touristique. On y croise surtout des «  routard » de tous pays en quête d’authenticité. Ouverte aux étrangers depuis 1990, la ville tend à devenir un lieu de tourisme de masse. Cependant elle mérite le déplacement car la région est très belle, comme vous le verrez demain !

Pour l’instant nous rejoignons notre hôtel. Nous allons y rester deux nuits, ouf, le temps de reprendre des forces.

 

 

 

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C’est très amusant car, avec le froid et la brume qui sont brusquement tombés sur la ville, on se croirait un peu  en Forêt Noire !  Nous dînons en ville. La température frise les 0° et comme le restaurant n’est pas chauffé, nous mangeons avec nos manteaux. D’ailleurs les serveurs ont aussi leur anorak et leur bonnet ! C’est assez rigolo. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est quand nous retrouvons nos chambres. On nous a bien installé du chauffage ( un petit soufflleur qui ne chauffe que lorsqu’on est devant) … mais on ne dépasse pas les 10°. C’est surtout la très grande humidité qui est gênante. J’ai donc dormi avec mes chaussettes, le pyjama, un pull et le gros peignoir trouvé dans la salle de bain. Par chance, comme j’ai une chambre pour moi toute seule, je récupère la deuxième couette du lit inoccupé !

Je vous dis à demain !

A suivre

05:26 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, vietnam

lundi, 19 septembre 2011

199. Bilan d'une décennie -44-


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Mardi  9 janvier 2007 :

 Deux coups frappés dans la porte du compartiment nous réveillent en sursaut sur le coup des six heures du matin. Le train est arrêté. Vite, il faut s’extirper des couchettes, enfiler les chaussures, extraire les valises du compartiment et se précipiter en vitesse sur le quai. Roselyne, qui dort avec des boules Quiess, n’a rien entendu et on est obligé de la secouer fermement pour la réveiller.

En moins de cinq minutes on se retrouve, échevelés, hagards sur un quai sans lumière. Dans le train la lumière a également été coupée ce qui fait que les retardataires doivent se débrouiller dans le noir complet !

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Bienvenue à Lao Cai ! De l’autre côté de la rivière Yuan Jiang qui longe la ville, c’est la Chine.

Pour l’instant, nous nous retrouvons sur le parking de la gare, un peu abasourdis. Là, le guide fait charger nos bagages dans un minibus, puis nous fait grimper dans un autre minibus pour nous en faire descendre cinq minutes plus tard pour monter dans un second, qui s’élance, fait le tour de la place et…. finalement s’arrête devant un hôtel-restaurant  situé trente mètres plus loin!

Un petit café, ça fait du bien. Surtout qu’on réussit à avoir du pain, du lait et même du beurre !

Bon, on n’est pas là pour s’amuser. Allez, en route, direction un village situé à une dizaine de kilomètres et où se tient ce matin un marché. Ça grimpe et la route laisse un peu à désirer. D’ailleurs quand il pleut, ça doit être impraticable ! Les cars de tourisme ne peuvent y accéder, c’est pour cela que nous avons un petit car plus maniable.

Vous connaissez tous la pub pour Orangina, « secouez-moi, secouez-moi !» ? Eh bien, c’est l’occasion de la chanter car, pour être secoué on fut secoué ! A tel point qu’il valait mieux ne pas s’asseoir au risque de décollage instantané.

Je ne vous ai pas dit que notre voyage avait pour thème la rencontre des ethnies minoritaires du Vietnam. Un circuit hors du commun et des grands sites touristiques. D’ailleurs vous allez vous en rendre compte tout de suite.

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En cours de route nous apercevons une jeune Hmong fleurie qui attend le car pour aller au marché voisin. Qu’à cela ne tienne, on l’emmène avec nous ! Alain est ravi car elle s’installe à côté de lui. On quitte la route pour emprunter une piste et quelques kilomètres plus tard, nous voici au village. Arrêt pipi pour ces dames, en bas, dans une affreuse cahute de planches au bord de la rivière et pour ces messieurs, de l’autre côté de la route.

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Le marché est très animé, il fait un temps gris et assez frais. Nous sommes les seuls étrangers, mais notre présence ne gêne nullement les habitants qui se laissent volontiers photographier, amusés de se voir ensuite dans l’appareil. Scènes très colorées, les costumes des femmes sont très ouvragés …Le coiffeur, le marchand de poissons séchés, la viande de porc. Un peu plus loin, dans un champ, se tient le marché aux buffles, bain de pieds dans un ruisseau.

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Nous restons une bonne heure à observer le trafic, un peu bousculés car les gens arrivent peu à peu des villages voisins par le pont situé plus loin ou encore par des chemins qui descendent de la montagne. J’ai craint un moment que le guide nous fasse traverser ce pont !

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Bientôt nous quittons cet endroit pour retourner déjeuner à Lao Cai, là où le matin nous avions pris le petit déjeuner.

Vous trouverez plus de photos dans le diaporama qui suit :

A suivre


VIETNAM 3 par cheztinou

dimanche, 18 septembre 2011

198. Bilan d'une décennie -43-


podcast

Lundi 8 janvier 2007, suite et fin.

 Nous venons donc de reprendre le chemin inverse qui nous ramène sur Hanoï. Sur la route on croise des motos chargées au maximum, des charrettes à bras qui coupent tranquillement la route et que l’on double à droite ou à gauche suivant l’humeur. Tout ça dans une ambiance calme et sympathique…

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Un peu plus loin, c’est la sortie d’un collège. Les élèves portent un uniforme, souvent agrémenté d’un petit foulard rouge. Les élèves du second degré portent un uniforme différent, les garçons arborant une chemisette blanche et un pantalon bleu marine et les filles sont, quant à elles, vêtues tout de blanc. Vous en verrez ultérieurement.

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Pour l’heure on fait une pause dans un centre atelier pour handicapés. Ce sont en majorité des sourds muets qui y travaillent. La fièvre acheteuse commence à s’emparer du groupe.

Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour photographier ces tombes dans un champ.  Les cérémonies de deuil se font en deux étapes. Il y a d’abord un premier enterrement et les corps sont enterrés dans la terre sans tombe. Puis, deux ou trois ans plus tard, le corps est exhumé, et la tombe  est alors construite. Une grande fête a lieu ce jour-là, c’est ce qu’on appelle ici «  la fête de l’abandon » car la tombe sera alors complètement laissée à l’abandon par la suite.

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Hanoï est bientôt en vue au moment où le soleil se couche.

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Nous ne faisons qu’un bref passage, juste le temps d’assister au spectacle des marionnettes sur l’eau. En attendant le début du spectacle, nous flânons un peu dans les rues adjacentes.

 

 

 

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L’animation y est intense, mais on se sent bien, les gens sont calmes, souriants. J’aurais bien aimé avoir plus de temps pour m’asseoir et goûter à tous ces plats sympathiques qui sont proposés. Mais pas le temps ! Nous voici maintenant assis dans le théâtre et le spectacle commence !

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On a bien fait des efforts surhumains pour résister, mais en vain : on s’est tous endormi ! Ce n’est que le gong final qui nous a réveillés en sursaut.

Vous trouverez au bas de cette note une vidéo sur le spectacle des marionnettes sur l'eau.

Mais revenons à la fin de cette deuxième journée ! Je n’ai malheureusement aucune photo à vous présenter car la fin de la journée se transforma vite en une course effrénée. D’abord un dîner rapide dans un restaurant, puis direction la gare de Hanoï. Chacun récupère sa valise et nous voilà bientôt sur le quai de la gare à peine éclairé à la recherche de notre train. Une partie du groupe s’est perdue en cours de route, nous traversons dans une semi obscurité les voies ferrées. Un train ne cesse de siffler et nous stresse encore davantage.

Je ressens à cet instant précis une impression de déjà vu : l’Allemagne de l’est, à la frontière avec la Pologne dans les années soixante. Même atmosphère de grisaille et de tristesse qui vous prend aux tripes et qui vous fait soudain remonter dans le train pour retourner d’où vous venez. A l’époque ma copine Francine s’était mise à pleurer et m’en voulait de l’avoir embarquée dans cette expédition. Nous avions traversé la ville à pied, derrière une charrette qui portait nos bagages. C’était un séjour linguistique de trois semaines sur les bords de la mer baltique.

Mais revenons à nos moutons : ça y est, le guide a repéré enfin notre train. Naturellement nous sommes tout en bout de train. C’est alors que j’aperçois sur le côté un train à l’arrêt : toutes les fenêtres des wagons ont des barreaux et comme si cela ne suffisait pas, un grillage recouvre les barreaux. Sentiment de malaise… A quoi peut bien servir un tel train J’avance une hypothèse qui est toute personnelle : ce train devait servir au transport de prisonniers. Cela nous ramène en 1975, au moment où le nord s’empara du sud et où les soldats de l’armée du sud se retrouvèrent dans les camps de rééducation pour des durées variant de quelques mois à plusieurs années !

Bon, pour l’heure le train n’arrête pas de siffler, le contrôleur, sa lanterne à la main, s’agite et vocifère. On a récupéré in extremis  les égarés et maintenant commence la tâche délicate de grimper dans le wagon. Le contrôleur refuse d’ouvrir la deuxième porte et l’on est obligé d’attendre que les compartiments se remplissent peu à peu pour pouvoir grimper. Le couloir du wagon est à peine plus large que nos valises. Quatre couchettes par compartiment, recouvertes d’un affreux skaï marron foncé et d’une couverture miteuse. Une fois les valises entrées dans le compartiment, on doit faire preuve d’une sacrée agilité pour atteindre les couchettes ! C’est ainsi que je me retrouve dans le dernier compartiment en compagnie de Roselyne, de son ami Alain et d’Huguette. Ce sont trois amis de l’île de Noirmoutier et qui sont de ma génération. Nous sympathisons rapidement et bientôt nous n’allons pratiquement plus nous quitter.

Ah mais voilà que le train se met en branle. Le guide nous a prévenu : «  Vous êtes dans le TGV vietnamien, c’est à dire le Train à Grandes Vibrations ». On savait donc à l’avance à quoi s’en tenir. Au départ on s’était mis à la fenêtre pour observer la traversée de Hanoï, mais cela n’a pas plu au contrôleur qui est venu mettre un cadenas à la fenêtre. Il a fallu insister également pour qu’il accepte de déverrouiller la porte des WC. D’ailleurs, durant la nuit, il est repassé et a refermé la porte à clef !

Dans les toilettes il y avait une bonne dizaine de seaux en plastique avec un couvercle. J’en ai conclu que cela devait servir de pot de chambre pour les autochtones dans les compartiments.

Je m’aperçois que j’ai oublié de vous dire quelle était notre destination : la petite ville de Lao Cai, située à environ 300km au nord-ouest de Hanoï, soit 9 heures de train.

Là je dois dire que sur ce coup-là «  Nouvelles Frontières » aurait quand même pu nous trouver  quelque chose de plus confortable. Mais sans doute n’aurions-nous pas eu toutes ces crises de fous rires qui ont suivi l’installation ! D’abord les filles s’installent toutes habillées. Puis Alain arrive. Il a choisi une couchette en haut, juste au-dessus de Roselyne qui au préalable a testé la solidité de la fixation. Ouf, ça tient… Allez, on éteint la lumière. A demain pour la suite des aventures !

A suivre 


Spectacle des marionnettes sur leau à Hanoï par peyroules